ACTUALITES ET BEAUCOUP PLUS

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Livre de Michel Straugof "MH17" Chapitre 3

 

3 - Le coup d’État de 2014.

 

Le 21 février 2014, Ianoukovytch, Président élu, signait avec «l'opposition», un accord de sortie de la crise, arrivée à son paroxysme les jours précédents. Il y annonçait des élections anticipées dans l'année et un retour à la Constitution amendée en 2004, par un autre que lui. Signe de l'urgence, la Rada – Assemblée nationale – le débarquait dès le lendemain, par 328 voix sur 450. La légalité, propre aux régimes réputés démocratiques, portée par l'article 111 de la Constitution, prévoyait pourtant le cadre dans lequel la destitution du Président devait intervenir. Précédée d'une enquête officielle, elle devait recueillir une majorité des 2/3 (soit 338 députés, le compte n'y était pas NdA) et d'un avis du Conseil Constitutionnel. Par hasard sans doute, 5 membres de ce dernier dont son président, furent également révoqués dès le lendemain. Comment appeler autrement qu'un coup d’État, ce non-respect absolu des règles existantes – dont cette Constitution qu'ils avaient librement choisi – et le rejet de toute négociation dans le changement de gouvernement ? Il fallait effectivement aller vite, laisser la place aux fascistes et à l'OTAN, au diable les élections prévues, où ils n'étaient pas certains de leur victoire.

 

Comment en était on arrivé à cette situation? La propagande occidentale se déchaîna dès le second semestre 2013 contre ce Président «valet de Poutine», ce qui est beaucoup plus grave, vous en conviendrez, que d'être celui d'Obama ou de Bush comme, entre autres, les chefs d’États occidentaux, dont le Français. Deux avis donnés, juste après l'élection de Ianoukovytch, éclairent un peu mieux le niveau de mensonge médiatique perpétuel sur son soi-disant assujettissement à la Russie. Le 8 février 2010, Joao Soares, président de l’Assemblée parlementaire de la très Atlantiste Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, (OSCE) déclarait :«L’OSCE reconnaît la bonne tenue de l’élection (celle de Ianoukovytch au poste de Président NdA), elle a offert une démonstration impressionnante de démocratie. C’est une victoire pour tout le monde en Ukraine. Il est temps maintenant pour les dirigeants politiques du pays d’écouter le verdict du peuple et de faire en sorte que la transition de pouvoir soit pacifique et constructive». (https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/02/08/ukraine-ianoukovitch-revendique-une-courte-victoire_1302464_3214.html)

 

Mais quelle meilleure preuve que le communiqué de félicitations du Secrétaire Général de l'OTAN du 12 février 2010, pour savoir de quel côté penchait le nouvel élu et ce qu'attendaient de lui les affidés de cette organisation, Étasuniens en tête. «Au nom de l'OTAN, je félicite chaleureusement Monsieur Viktor Ianoukovytch à l'occasion de son élection à la présidence de l'Ukraine. Ces élections ont été libres, régulières et démocratiques, elles sont un modèle pour la région. L'OTAN est résolu à approfondir son partenariat stratégique avec l'Ukraine, notamment en l'aidant, lorsque cela sera possible, à mener à bien son programme de réformes et je me réjouis personnellement de travailler en étroite collaboration avec le président Ianoukovytch». Comme on le voit, pour mériter de tels satisfecit occidentaux, le bonhomme ne devait pas être particulièrement «pro-Russe» à ce moment.

 

La mauvaise foi coutumière des gouvernements occidentaux et de leurs médias fit qu'aucun d'eux ne voulut expliquer les raisons de la volte-face de Viktor Ianoukovytch fin 2013. Oligarque avant d'être Président, dépendant largement, sinon totalement, du soutien de ses pairs, pour son maintien et sa réélection éventuelle en 2015, pourquoi prit-il le risque de leur déplaire ? Il était pourtant si bien considéré à l'ouest, du temps de sa recherche de rapprochement avec l'Union Européenne !

 

Cette dernière n'avouera jamais publiquement les conditions qu'elle voulu imposer à l'Ukraine, celles qui décidèrent le gouvernement de ce pays (et non pas le seul Ianoukovytch) à négocier avec la Russie. Dommage, les responsabilités de chacun auraient été éclaircies et Ianoukovytch innocenté. Mais c'eut été un aveu intolérable pour un bloc autoproclamé au-dessus de tous soupçons.

 

L'Occident, sous contrôle étasunien, avait certes déjà tiqué aux accords entre l'Ukraine et la Russie signés à Kharkov le 21 avril 2010, peu après l'élection de «l'ami de l'OTAN». Ils prolongeaient de 25 ans - jusqu'en 2042 au lieu de 2017 - plus 5 ans supplémentaires possible, l'utilisation de la base navale de Sébastopol en Crimée, contre d' importants rabais sur le gaz russe. Signés parViktor Ianoukovytch et Dmitri Medvedev, ils furent ratifiés par les parlements russe et ukrainien le 27 avril 2010. Visiblement, au moins une majorité des représentants de chacun des pays pensait que cet accord gagnant/gagnant était bon et qu'il était possible d'aller plus loin dans les relations bilatérales. Il est vrai que les accords de type ne sont pas monnaie courante à l'Ouest où l'on préfère écraser le plus faible. 

 

Dans cet affrontement, la responsabilité européenne fut gigantesque et révéla aussi une volonté d'ingérence intolérable de Bruxelles dans les affaires intérieures de ce pays, ne présageant rien de bon pour son avenir. Les leaders européens unanimes mirent, comme condition incontournable, la libération de Ioulia Timochenko condamnée en 2011 à sept ans de prison, uniquement pour avoir signé, en sa qualité de chef du gouvernement de l'époque, un accord gazier avec la Russie à des conditions jugées défavorables à l'Ukraine. Remarquable pollution intellectuelle des gouvernants de cette Union Européenne, s'insurgeant parce qu'une politicienne connue de longue date pour ses magouilles, sans même parler du reste, était en prison pour cette raison. Auraient-ils des raisons de craindre un sort identique au cas ou... ? Nous avons découvert le profil de la dame un peu avant, la sanction infligée était vraiment minimaliste, ne s'étendant pas au fait d'avoir spolié son pays à son profit personnel depuis des années, ni à sa complicité dans le meurtre de plusieurs personnes. Cette condamnation jetait également un doute complémentaire sur le côté «pro-Russe» de Ianoukovytch. Pourquoi dans ce cas, ferait-il condamner – le procès eut lieu durant son mandat - une Première ministre pour ne pas avoir suffisamment pressuré les Russes sur le prix du gaz ?

 

Courant septembre-octobre 2013, Ianoukovytch comprit que l'Occident l’avait lâché, il n'était plus le Président que l'Union Européenne, l'OTAN et les États-Unis souhaitaient. Si le danger d'un accord entre Ukraine et Russie devenait réel, adieu Possibilité de provocation militaire contre l'ennemi russe et pillage outrancier prévus, il devait donc médiatiquement devenir un suppôt du Kremlin pour expliquer son éviction. 

 

Mykola Azarov, Premier Ministre du 11 mars 2010 au 28 janvier 2014, le révéla dans une conférence de presse à l’occasion de la sortie de son livre «l’Ukraine à la croisée des chemins». Les représentants de l’UE avaient fait comprendre à la partie ukrainienne, durant ces négociations, que «si vous ne signez pas, un autre gouvernement le fera» (https://www.youtube.com/watch?v=bMumPwQR76E) + (https://christroi.over-blog.com/2015/02/mykola-azarov-l-ue-nous-a-menaces-de-putsch.html). 

 

Ianoukovytch avait les mains liées et son choix était simple, accepter ce rôle et transmettre simplement, en 2015, le pouvoir à celui que Bruxelles lui indiquerait, puis prendre sa retraite, ou se battre pour le pouvoir. Parce que cette intégration européenne risquait de lui faire perdre beaucoup d'argent et de puissance, aiguillon autrement parlant pour un oligarque que la sauvegarde de son pays alors, il se rebiffa. L'Ukraine avait le droit, comme toutes les Nations de choisir librement la zone d'influence lui convenant le mieux, mais pas avec un couteau - fut-il occidental - sur la gorge. Que pensait le Peuple ukrainien de ce rapprochement ? Selon un sondage en décembre 2008, 44,7 % (ce qui ne fait pas une majorité NdA) de la population ukrainienne s'était dite favorable à une adhésion de leur pays à l'UE tandis que 35,2% s'y disaient opposés.

 

Pour arriver à ce résultat, les sondeurs, avaient juste «omis» de préciser aux sondés qu'il ne s'agissait que d'un accord d'association (sans avenir garanti NdA) et non de l'adhésion à l'Union européennele diable est souvent dans les «détails»....(https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_ukrainienne). 

 

Lors des négociations finales entre l’Union Européenne et l’Ukraine, Ianoukovytch demanda à cette dernière une aide sous forme d'un prêt de 20 milliards d' € par an, pour mettre son économie à niveau de leurs normes, il lui fut refusé. L'UE précisa ses conditions réelles de transaction, le libre accès «au plus grand marché intégré du monde» étant jugé par elle bien suffisant. Devant le risque de rejet, elle promettra une aide financière largement sous-dimensionnée de 610 millions d'€, morgue d'une Union Européenne se jugeant en position de force et totalement aveugle aux intérêts de l'autre partie. Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères, indiqua alors honnêtement :«Nous avons présenté une proposition d’aide financière et économique, loin de ce qui est nécessaire pour sauver l’Ukraine de la faillite et l’associer économiquement durablement à l’Europe».

 

De plus, Bruxelles exigeait toujours que Ianoukovytch laisse les entreprises européennes prendre part à la privatisation de secteurs importants de l’économie ukrainienne, y compris l’énergie et les chemins de fer et continuait à marteler l'obligation de libération de Timochenko.(https://www.lecourrierderussie.com/international/ukraine/2013/12/pourquoi-viktor-ianoukovitch-pas-signe/). 

 

Dans cette manœuvre, l'aspect politique anti-Russe était évident faisant, comme trop souvent, fi de la volonté des peuples. Les oukases de l'UE, de l'OTAN et des États-Unis ne pouvaient qu'apporter un climat de haine, de guerre civile et de crise économique, tant pour l'Ukraine que pour la Russie, son partenaire historique.

 

Mais il y avait aussi confrontation interne entre les protagonistes occidentaux. Pour l'UE, un vrai casse-tête se posait, devait-elle suivre – comme trop souvent - l'exigence étasunienne, et boycotter le gaz russe ? De nombreux pays, parmi les plus puissants de ce groupe hésitaient devant le risque d'une position trop tranchée pouvant nuire à leurs exportations vers la Russie. On tergiversa donc, la réunion extraordinaire du Conseil européen du 16 novembre ne permis pas de parvenir à un accord. Pas aisé de rejeter le diktat étasunien, pour tenir uniquement compte des intérêts légitimes de leurs pays et de leurs peuples respectifs. Ils aboutirent à une motion lâche, habitude «européenne» bien ancrée, soulignant juste leur engagement «de poursuivre les négociations trilatérales sur les conditions d'approvisionnement en gaz de la Fédération de Russie en Ukraine... afin de garantir la sécurité de l'approvisionnement et du transit du gaz naturel à travers l'Ukraine». 

 

Si vous étudiez pleinement ce souhait de l'UE, il fallait que la Russie fasse des cadeaux sur le prix du gaz à l'Ukraine et ne se préoccupe pas des impayés de ce dernier, pour qu'ils aient la certitude d'être servis ensuite puisque raccordés sur les mêmes tuyaux. Pas question de s'opposer aux USA alors, autant dire que l’abattage du vol MH17 le 17 juillet changea tout, ils avaient enfin l'excuse pour, comme d'habitude, s'incliner devant les ordres étasuniens.. Comme le notait Mark Leonard, fondateur et directeur du ECFR (European Council on Foreign Relations ou Conseil européen des relations Internationales https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_europ%C3%A9en_des_relations_internationales),dans une interview accordée à un journal un an plus tard, "sans MH17, il aurait été assez difficile de trouver un soutien suffisant pour le renforcement des sanctions imposées à l'économie russe".

 

Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’État et candidate à l'élection présidentielle dans une interview à la télévision le 18, appela à ce que"la Russie paye le prix" une fois que sa culpabilité sera établie.

 

En fait la culpabilité n'était qu'une clause de style, il fallait une fois de plus handicaper illégalement la progression d'un pays qui osait tenir tête à l'Empire. La feuille de route pour l’UE commençait par «durcir les sanctions», continuait par «trouver des alternatives à Gazprom», par exemple le gaz de schiste étasunien trois fois plus cher et d'une durée aléatoire, sans parler de la pollution que sa production entraînait - on le constatera quelques années plus tard - et enfin "tous unis pour soutenir la clique fascisante ukrainienne en toutes circonstances".

 

Le 21 novembre 2013, les événements s’accéléraient. Le Parlement ukrainien refusa majoritairement de voter le lot de réformes présenté, visant à satisfaire l’UE, à commencer par la libération «médicale» de Ioulia Timochenko. Preuve directe que le Président était loin d'être esseulé dans le refus des diktats de l'UE, ce qu'omirent immédiatement nos médias en panne sélective de mémoire, il était la marionnette de Poutine, point. La décision du gouvernement et des élus ukrainiens déclencha des manifestations et des occupations de masse, soigneusement manipulées par les Étasuniens, sous une pluie de dollars comme la population n'en n'avait jamais vu. Les pseudos «ONG» étasuniennes dépensèrent officiellement 5 milliards de dollars en efforts de déstabilisation politique avant le putsch de février à Kiev, selon Victoria Nuland, experte en la matière, présentée plus en détail dans les pages suivantes.

(http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.foxnews.com%2Fstory%2F2004%2F12%2F10%2Fus-spent-65m-to-aid-ukrainian-groups%2F#). 

 

En fait, les États-Unis finançaient les groupes politiques pro-UE en Ukraine depuis l'indépendance de 1991, par l'intermédiaire d'ONG bidons, comme la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale. Même le nom donné sonnait curieusement, Carnegie faisant partie des «barons voleurs» de la grande période de développement du capitalisme industriel aux USA, en compagnie de Vanderbilt, Rockfeller et quelques autres (https://www.voltairenet.org/article14683.html).

 

George Soros reconnaîtra sur CNN avoir financé en partie cette révolte (https://www.youtube.com/watch?v=10Jtv6HEWQ4)tout comme l'oligarque ukrainien Petro Porochenko... futur Président choisi par l'ambassade étasunienne sur place. Ces soutiens étaient indispensables pour entretenir las bataillons fascistes de l'ouest du pays durant trois mois de troubles.

 

Sans cette aide financière étrangère, comment un peuple – dont nous avons vu le très bas niveau de revenus – aurait également tenu le coup une fois partiellement embrigadé dans un combat pro-UE ne risquant pas de lui apporter d'amélioration? Ce rapprochement avec l'ouest ne pouvait être, comme à chaque extension de l'Union, d'un afflux de produits occidentaux, ne pouvant que déboucher sur de nouvelles fermetures d'activités jugées insuffisamment rentables selon les critères de Bruxelles.

 

Il aurait fallu croire que le simple demi-tour présidentiel, approuvé par la majorité des élus – reprendre contact avec son partenaire historique, la Russie voisine – face aux oukases de l'UE, pouvait expliquer cette mobilisation dite populaire ? Dès le début de ces troubles, une lutte fratricide s'engagea entre l'ouest du pays, berceau des groupes néo-nazis, comme la Galicie, viscéralement russophobe et la partie Est de l'Ukraine, région du Donetsk... où aura lieu, par hasard, le crash du vol MH 17.

 

Le 28 novembre, au sommet de Vilnius, Ianoukovytch confirmait qu'il refuserait de signer l'accord d'Association déclarant : «Malheureusement, l’Ukraine s’est dernièrement retrouvée seule face à de sérieux problèmes économiques et financiers». «Nous avons aujourd’hui besoin que nos partenaires européens réalisent des pas décisifs pour bâtir et mettre en œuvre un plan d’aide financière... Dès que nous obtiendrons un accord avec lequel nous serons à l’aise, qui soit conforme à nos intérêts, quand nous seront d’accord sur des modalités normales, alors nous pourrons parler de signature.» 

(https://www.aljazeera.com/news/europe/2013/11/ukraine-still-wants-sign-eu-deal-20131129111345619208.html). 

 

En clair, le message était limpide, bien sur que je veux l'UE, mais avec plus d'empathie de la part de cette dernière, aspect totalement tu par la propagande. Son Premier ministre doubla la mise, invoquant les «intérêts de sécurité nationale» du pays pour justifier de différer la signature. Misère d'un pays au bord de la ruine du fait de ses oligarques et de ses choix de partenariat. Fin novembre 2013, il ne restait que 19 milliards de $ de réserves de change sur lesquels elle devait en rembourser 7 à ses créanciers en 2014.

 

Le chef de l’État ukrainien arriva à Moscou dans un avion prêté par l'oligarque Rinat Akhmetov (sic !), idée plus précise de la décrépitude complète de son pays en un peu plus de vingt ans. Oligarque certainement également «pro-Russe» - espèce extrêmement rare – ou plutôt soucieux de la survie de ses intérêtsAkhmetov véhiculait ainsi son Président allant signer un accord avec l'ennemi désigné.... Il fut conclu entre les deux pays, le 17 décembre 2013, destiné à lever les obstacles commerciaux entre eux pour 2014 et empêcher la faillite de l'Ukraine à court terme.

 

La Russie se proposait d'investir 15 milliards de $ dans des titres du gouvernement ukrainien et de réduire d’un tiers le tarif de ses livraisons de gaz à l’Ukraine, soit 5 milliards de plus. Vladimir Poutine expliquait: «Nous pouvons encore progresser dans la résolution des problèmes les plus délicats. L’Ukraine est de nouveau un partenaire stratégique et un allié. […] Il est temps de prendre des mesures énergiques, non seulement pour revenir aux volumes commerciaux d’autrefois, mais pour les dépasser». (https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/18/vladimir-poutine-sauve-l-ukraine-de-la-faillite_4336225_3214.html “ ).

 

Il rappelait malicieusement que les 15 milliards investis n'étaient «liés à aucune condition, ni à une hausse, ni à une baisse, ni au gel des avantages sociaux, des retraites, des bourses ou des dépenses». Allusion parfaitement claire aux conditions imposées par le FMI exigeant, comme à chacune de ses autorisations de prêt, partout dans le monde, le «sacrifice» des peuples. Ianoukovytch, le dos au mur, s’était effectivement également tourné vers cette institution, celle-ci conditionnant un prêt à une nette diminution des dépenses sociales pour les Ukrainiens, en particulier au niveau du subventionnement du prix du gaz. L'Ukraine devait fortement augmenter les tarifs de celui-ci pour les particuliers, le FMI ne s'interrogeant pas sur la façon dont la population pourrait se chauffer l'hiver à venir, particulièrement rude dans ces contrées. Il fallait juste que les entreprises publiques d’énergie deviennent bénéficiaires... et puissent être ensuite privatisées et rachetées par des compagnies occidentales, comme cela fut le cas en Bulgarie. (https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/17/ukraine-la-visite-de-ianoukovitch-a-moscou-inquiete-les-pro-europeens_4335472_3214.html “).

 

En dehors de se mêler des affaires intérieures de l'Ukraine avec, entre autres, l'affaire Timochenko abordée plus haut, les propositions de l'Europe étaient plutôt du niveau prédateur que fédérateur. UE, OTAN et USA, ayant mis de l’huile sur le feu avant et pendant cet accord ne pouvaient supporter cette volte-face.

 

Du 18 au 23 février 2014 eut lieu, principalement à Kiev, la soi-disant révolution dite de l'Euromaidan. Les puissants groupes néo-nazis situés à l'ouest du pays, historiquement russophobe transforma le mouvement de protestation initial – bien mis en forme par la propagande occidentale – en insurrection armée d'une frange très minoritaire de la population. Un bain de sang fut déclenché entre police anti-émeutes et manifestants soi-disant pro-occidentaux à Kiev. Des deux côtés, des centaines de personnes furent tuées ou blessées par armes à feu en quelques nuits. Bien sûr, la faute en fut attribuée par nos médias et gouvernements occidentaux à la police, donc au gouvernement qu'ils souhaitaient voir disparaître. Deux poids, deux mesures, jamais la responsabilité de la police et du gouvernement français ne sera même seulement évoquée durant les manifestations des Gilets Jaunes, malgré les mutilés, éborgnés et autres blessés graves parmi les seuls manifestants.

 

Par contre, dans la confirmation de l'insurrection armée, on peut ranger une conversation téléphonique entre le ministres des Affaires étrangères d'Estonie pro-occidental Urmas Paet et Catherine Ashton, haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité (sic(https://fr.news.yahoo.com/video/ukraine-une-rumeur-accuse-l-014902950.htmlle 26 février.

 

Après vérification de l'authenticité, cet échange sera mondialement diffusé le 5 mars suivant. (www.youtu.be/ZEgJ0oo3OAB). On apprenait que les balles trouvées dans les dépouilles des policiers comme des manifestants, avaient apparemment été tirées par les mêmes armes. L'explication parviendra un peu plus tard et sera bien sûr totalement boycottée par les médias occidentaux. Les tueurs à gages responsables étaient lituaniens et géorgiens, dirigés par l'officier étasunien Brian Christopher Boyenger, amenés sur place pour déclencher cette tuerie nécessaire au renversement du gouvernement (Stratediplo: Le onzième coup de minuit de l'avant-guerre le retour aux sources éditeur). En utilisant la force meurtrière sur la place Maïdan, les comploteurs ukrainiens et occidentaux montrèrent qu'ils étaient prêts à tuer leurs propres compatriotes pour atteindre leurs objectifs, ils le confirmeront une fois au pouvoir.

 

Pour ceux qui ne seraient pas encore persuadé de la réalité de ce mauvais coup, le 21 juillet 2020, David Zhvania, homme d'affaire et politicien ukrainien, révéla certains faits dans une vidéo – on n'est jamais trop prudent - que seuls les affidés des médias occidentaux ignoraient. La véracité de ces déclarations est d'autant plus affirmée que Zhvania fut le responsable de la campagne électorale de Porochenko aux présidentielles. Il confirmait donc que des groupes criminels étaient bien responsable de la tuerie de l'Euromaidan, groupes à la tête desquels se trouvaient tout ceux qui arriveront au pouvoir après le coup d’État. Il confirme également que cette manifestation n'avait rien de spontanée et cite, comme responsables des dits groupes : Porochenko (futur Président), Yatsenyuk (futur Premier ministre), Tourtchynov (futur président de l'Ukraine par intérim), Martynenko (homme d'affaire proche de Porochenko, inculpé de blanchiment d'argent en Suisse), Klitschko (élu maire de Kiev après le coup d’État). Zhvania admet avoir fait partie de ce groupe : «J'étais également membre du groupe criminel organisé qui a pris le pouvoir en 2014 sur la vague de protestations populaires. Nous avons financé le Maïdan, alimenté les humeurs protestataires dans les médias, contrecarré les initiatives de paix du gouvernement, mené des négociations séparées avec les députés du Parti des régions et négocié avec les ambassades étrangères». Il a ajouté qu'il était prêt à témoigner sur cette question (https://tekdeeps-com.translate.goog/former-associate-of-poroshenko-told-how-the-coup-in-ukraine-was-financed-video/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc).

 

Il déverse ensuite la boue commune à toutes les affaires ukrainiennes. Porochenko a reçu, durant son mandat de président 3,4 milliards de dollars de pots de vin, tandis que Zhvania et Klimkin, futur ministre des Affaires Étrangères, participèrent au transfert de 5 millions d'euros en Allemagne pour assurer le soutien de Porochenko à la présidence, par un haut fonctionnaire européen. Le député Aleksandr Onishchenko reconnaît d'autre part avoir transféré de l'argent à Zhvania pour obtenir un siège au parlement...

 

Pour éviter d'être accusés d'avoir laissé la situation dégénérer sans intervenir, mais toutefois avec de nombreuses arrières-pensées, les ministres des Affaires étrangères allemand, français, et polonais se rendirent à Kiev le 20 février 2014. Pendant qu'ils négociaient un accord avec Ianoukovytch et l'opposition, les ambassadeurs des États-Unis et de l'OTAN les poignardaient dans le dos en rencontrant Andriy Paroubiy. Le simple fait de côtoyer ce cofondateur du parti fasciste ukrainien, celui qui commandait au même moment les gangs armés du Maïdan, était un signe évident de la volonté étasunienne de déclencher émeutes et renversement violent du pouvoir. Définition parfaite d'un coup d’État. Réelle et étrange connivence entre ces voyous de politiciens occidentaux.

 

Comment croire que les ministres des Affaires étrangères cités n'aient pas connaissance des magouilles de l'OTAN par leurs subordonnés en poste au sein de cette institution ? Comme on ne peut parler d'ingérence étasunienne dans les affaires intérieures de l'Ukraine sans s'appuyer sur des preuves, ce qui suit fut révélé par Wikipedia, monument étasunien devant donc, à ce titre, être considéré comme un réel minimum. Le 4 février 2014, You Tube publiait l'enregistrement d'un appel téléphonique du 28 janvier entre Victoria Nuland du Département d’État (Affaires étrangères US NdAet son ambassadeur en Ukraine, Geoffrey Pyatt. Un mois avant Maïdan... Les étasuniens ne pouvant nier la véracité de cet échange téléphonique «bottèrent en touche» pour masquer leur lourde responsabilité dans ce qui suivit. Département d’État et Maison-Blanche suggérèrent bien sûr qu'un assistant du vice premier ministre russe, Dmitry Rogozin, fut à l'origine de la fuite. Peu importe que ce dernier nia, le vrai coupable, est-celui – quel qu'il soit - qui divulgue les magouilles ou celui qui s'ingère aussi brutalement dans les affaires intérieures d'un autre État ? En parlant de fuites, les Étasuniens se trahissaient, seuls les faits avérés peuvent fuiter.

 

Dans cette conversation téléphonique, Nuland et Pyatt discutèrent ouvertement de qui devait faire partie du gouvernement après l'éviction de Viktor Ianoukovytch (il avait officiellement encore plus d'un an de mandat devant lui). Cette quête comprenait une réflexion sur la manière dont ils pourraient réaliser cette transition. Plus précisément encore, les deux parlèrent des dirigeants de l'opposition qu'ils aimeraient voir aux manettes, des arguments qu'ils donneraient à chacun d'eux lors d'appels ultérieurs pour y parvenir. Le souci du détail alla jusqu'à évoquer les stratégies sur la façon dont ils essaieraient de gérer les «problèmes de personnalités» et les conflits entre les différents candidats ayant l'ambition de devenir caniche Président.

 

Nuland informa Pyatt qu'après l'examen des trois candidats de l'opposition au poste de Premier ministre, le Département d’État avait sélectionné Arseni Yatsenyuk. Elle dit : «Je pense que Yats est le gars qui a l'expérience économique, l'expérience de gouvernance. Ce dont il a besoin, c'est Klitsch et Tyahnybok (dirigeant du parti fasciste Svoboda NdA) à l'extérieur. Il doit leur parler quatre fois par semaine». Vous remarquerez que la dame eut la délicatesse de ne pas prévoir l'heure à laquelle ses pantins devaient se réunir. Pyatt demanda : «Voulez-vous que nous passions un appel avec lui comme prochaine étape?»

 

Nuland lui répondit que la prochaine étape devait être de mettre en place une conversation téléphonique entre elle et les trois candidats ukrainiens, Pyatt pouvant également participer. Ce dernier en convint : «Je pense que lui tendre la main directement aidera la gestion de la personnalité parmi les trois et cela vous donne également une chance d'avancer rapidement sur tout cela et de nous mettre derrière». (Traduction automatique Google, volontairement choisie pour ne pas être suspecté d'arranger le texte NdA). Après avoir discuté des chiffres de l'opposition ukrainienne, Nuland déclara qu'elle préférait les Nations Unies comme médiateur, plutôt que l'Union Européenne, ajoutant un «Fuck the UE» resté célèbre, définition étasunienne de ce que sont pour eux les «alliés», Pyatt répondant : «Oh, exactement».

(https://translate.google.com/translatehl=fr&sl=en&u=https://en.wikipedia.org/wiki/Victoria_Nuland&prev=search) + (https://www.youtube.com/watch?v=2-kbw00aqqc)

 

Et Yatsenyuk devint Premier ministre le 27 février 2014. pour mieux cerner son positionnement politique, outre son entière dévotion à Washington, il avait assisté au Congrès 2012 du parti néo-nazi ukrainien Svoboda, au cours duquel il prononça même un discours. La mouvance fasciste de ce parti était si manifeste qu'elle obligea le Parlement européen – qu'on ne peut qualifier de gauchiste – à condamner fermement son comportement général le 13 décembre 2012. C'est lui qui, une fois nommé premier ministre osa le «non-humains» pour qualifier ces compatriotes de l'Est du pays.

 

Démonstration (suite) des «approximations» et autres camouflages volontaires de nos médias durant cette période troublée, avec une courte étude de texte du quotidien Ouest-France (O-F dans ce qui suit), autre genre de désinformation : (https://www.ouest-france.fr/ukraine-le-pro-europeen-iatseniouk-propose-comme-premier-ministre-19611251). 

 

Cet exemple pourrait être reporté sur la quasi-totalité des médias français – pour ce qui nous intéresse – ou plus largement occidentaux.

 

O-F : «Le conseil du Maïdan, qui rassemble les leaders politiques de la contestation ukrainienne, de la société civile et des groupes radicaux, a annoncé mercredi avoir désigné le pro-européen Arseni Yatsenyuk comme Premier ministre, lors d'une déclaration à Kiev.»

 

Commentaire : Détaillons la carrière politique de Paroubiy (orthographe exacte). Co-fondateur du SNPU (Parti National-Social d’Ukraine) – en filiation évidente du NSDP (Parti National-Socialiste allemand d’Hitler). Ce groupement choisira comme emblème la WolfsAngel (ou «Rune du Loup»), auparavant drapeau de la division SS Das-Reich, on a les rapprochements qu'on mérite. Parmi tous les méfaits de cette dernière, l'extermination de la population d'Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944 ou les pendaisons de Tulle sont les signes les plus vivaces dans la mémoire des Français. Paroubiy assurera la directions des unités para-militaires de garde populaire dès leur création en 1993, il les transforma fin 1999 en une aile pour la jeunesse, à vocation également para-militaire : les Patriotes d'Ukraine. Cette création fut saluée par un immense défilé aux flambeaux dans Lviv, rappelant quelques souvenirs dérangeant des années 30, comme Nuremberg, dans la droite ligne des SA nazis. Paroubiy s'en sépara sans en renier les idées et évoluera dans une mouvance où extrème-droite et oligarques les finançant, se retrouvaient dans des coalitions électorales de circonstance lui permettant une présence continuelle comme député, seules les étiquettes changeant.

 

Pour ses «bons et loyaux services», il devint donc secrétaire du NSDC (National Security and Defense Council, en français, Conseil national de Sécurité et de défense NdA), nomination entérinée le 16 juin 2014 par Petro Porochenko, nouveau Président. A ce poste clé, Paroubiy fut chargé de superviser toutes les opérations militaires et de renseignements, poste dont il démissionnera – encore un hasard – trois semaines seulement après la chute du vol MH 17. Son adjoint ne sera autre que Dmytro Iaroch, chef de l'organisation néo-nazie Pravyï-Sektor, Secteur Droit chez nous, travaillant principalement dans le cadre de la guerre du Donbass, avec la bénédiction de Paroubiy. Le Bureau National d'Enquêtes (DBI) n'engagera une action pénale qu'en... 2019, pour «la conséquence de la création et de la coordination par Andriy Paroubiy, de groupes publics armés qui visaient à provoquer des troubles considérables le 2 mai 2014 sur le territoire d'Odessa». Aux affrontements sporadiques entre les groupes néo-nazis et ceux voulant conserver leur culture russe séculaire dans les rues d'Odessa, suivi un autre, beaucoup plus important autour de la maison des Syndicats, dans le centre ville. Ces forces néo-nazies armées cernèrent le bâtiment qui s'enflamma dans des circonstances étonnantes pour un immeuble en pierres de taille. L'accident est encore plus difficilement admissible après la découverte de chloroforme entreposé dans le bâtiment. La complicité de Paroubiy semble retenue dans l'assassinat d'officiellement 42 personnes - officieusement plus d'une centaine - Les victimes, toutes opposées à la junte de Kiev, furent brûlées vives à l'intérieur, les vidéos montrant les fascistes n'hésitant pas à tirer sur ceux qui tentaient de quitter le brasier (http://www.wikistrike.com/article-odessa-un-simulacre-d-incendie-pour-couvrir-l-execution-d-un-des-plus-atroces-massacres-jamais-vus-123543784.html) + (http://www.voltairenet.org/article183660.html) + (https://fr.wikipedia.org/wiki/Incendie_criminel_%C3%A0_Odessa). 

 

Vous aurez bien entendu remarqué la très grande discrétion de nos médias sur ce sujet. Le 14 avril 2016, Paroubiy fut élu président de la Verkhovna Rada (équivalent de notre Assemblée nationale NdA), lui permettant d'être reçu en grandes pompes, entre deux homards, par François de Rugy, président de l'Assemblée nationale du moment, malgré ce parcours sulfureux mondialement connu.

 

Il est évident que l'avis de Laurent Fabius, à l'époque ministre des Affaires étrangères, ex premier ministre du sang contaminé et aujourd'hui patron du Conseil Constitutionnel fut différent. Représenter la France, pays selon lui des Droits de l'Homme – surtout riches – ne l'avait pas empêché de s'asseoir à une table de négociation avec les néo-nazis de Paroubiy à Kiev, au moment du coup d’État. Admirez la voltige sémantique utilisée pour se défendre de cette infamie : “Le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, mais il n’est pas d’extrême droite” [Laurent Fabius, 11 mars 2014, France Inter]. Finesse de l'analyse du politicard, entre un parti plus à droite que les autres mais pas d'extrême droite.

 

L'AFP – après toutefois un an de réflexion - semblera un petit peu moins amnésique : «Mis en cause dans les violences de lundi devant le Parlement à Kiev, le parti Svoboda est un mouvement d’extrême droite autrefois connu pour son antisémitisme avant de s’illustrer dans les protestations du Maïdan et les combats contre les séparatistes pro-russes». (Source : Alexandre Decroix, pour LCI/TF1 le 31 août 2015). Seul oubli de l'AFP, Svoboda était toujours antisémite... et ses amis au pouvoir, également. L’intervention début février 2020 de Gennady Nadolenko, ambassadeur ukrainien à Tel-Aviv, reflète l'escalade dans le désaccord entre les deux gouvernements d’extrême droite, sur cette question. Argumentation osée du diplomate ukrainien, l'antisémitisme de son pays et les hordes fascistes défilant au flambeau comme au meilleur temps du nazisme sont des «questions internes à la politique ukrainienne» et les protestations d’Israël à ce sujet sont «contre-productives », déclara-t-il aux diplomates israéliens, selon Jewish.ru (https://jewish.ru/). Tout à fait dernièrement, l’ambassadeur d’Israël en Ukraine, Joël Lion, et son homologue polonais Bartosz Cichocki écrivirent une lettre ouverte aux responsables ukrainiens, condamnant l’hommage - soutenu par le gouvernement - rendu à Stepan Bandera et Andryi Melkik, deux ukrainiens collabos du Troisième Reich, responsables d'innombrables assassinats de juifs et de partisans.

 

Le 23 février, Ianoukovytch fuyait en Russie par obligation et l'opposition prenait le pouvoir. Dès ce moment, débutèrent les mesures iniques, toutes tournées contre la Russie voisine, peu propices à maintenir une cohésion nationale. Parmi celles-ci vint peu après, comme déjà évoquée, la suppression de la langue russe comme seconde langue officielle en Ukraine, langue vernaculaire de plus de 30% de la population globale, pourcentage très supérieur dans les provinces de l'Est.

 

Des députés, notamment Oleg Tsarov, avaient mis en garde la Rada d'une ingérence étasunienne dès avant Euromaidan. Elle atteindra des niveaux surprenants après le coup d’État de février 2014, les républiques bananières d'Amérique centrale comme du sud étant au moins égalées dans la dépendance (https://www.youtube.com/watch?v=ScArFbxRkbs). 

 

Il était d'ailleurs de notoriété publique que les stratèges étasuniens souhaitaient depuis longtemps repousser la Russie en Asie en lui retirant son influence en Ukraine (https://www.les-crises.fr/le-grand-echiquier-de-zbigliew-brzezinski/)Choix irréfléchi qu'ils regrettent maintenant, au vu de la parfaite entente entre Russie et Chine en faisant un bloc incontournable et surtout inattaquable. Dès le 3 mars, les ministres des Affaires étrangères de l'UE montraient à quel niveau de servilité envers les États-Unis leurs gouvernements en étaient arrivé. Ils osèrent le communiqué qui pourrait être écrit à Washington : «condamnant fortement la violation claire de la souveraineté et de l'intégrité territoriale ukrainiennes par des actes d'agression par les forces armées russes». Lesquelles serait une question malvenue en occident.

 

A la cadence de travail habituelle des hauts fonctionnaires de Bruxelles, cette rapidité la rend immédiatement suspecte, complétant la série d'indice prouvant que le coup d’État était programmé de longue date par les Étasuniens, avec un suivisme remarquable de l'UE aux ordres. Bien sûr, Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen, passa la «seconde couche » le 6 mars, devant les chefs d’État et de gouvernement de la même zone : «des actes d'agression ne peuvent rester impunis». Comme pour étayer ma thèse de la collusion États-Unis / UE, Washington, parfaitement synchronisé, prenait ses nouvelles mesures hostiles les 3 et 6 mars 2014. Nous sommes là dans l'exceptionnellement grave, ce dernier conglomérat venant de déclencher un coup d’État sanglant ose désigner, sans la moindre preuve fournie – et pour cause – un pays n'ayant rien à se reprocher dans cette affaire. Uniquement pour nuire à sa progression économique et politique de la Russie sur l'échiquier international, ces pays font, au titre de leur russophobie, une quasi déclaration de guerre que seul le sang froid et le professionnalisme des politiques russes empêchera de devenir chaude réalité.

 

Certains ministres du nouveau gouvernement ukrainien furent même ouvertement Étasuniens, comme Nalalie Jaresko, ancienne du Département d’État US, devenue ministre des finances à Kiev en décembre 2014. Elle n'était pourtant guère un modèle de réforme, sauf si l'enrichissement personnel par manipulations répond, chez certains, à ce vocable. Avant de prendre ce poste ministérielle, il lui avait été confié la gestion du WNISEF (Western NIS Enterprise Fund https://horizoncapital.com.ua/funds/wnisef/)fond de 150 millions de dollars, financé par le contribuable étasunien, devant aider au démarrage d'une économie basée sur les investissements en Ukraine et en Moldavie. Son salaire, plafonné à 150 000 dollars par an, enviable par bien des Étasuniens, déjà indécent pour les Ukrainiens et les Moldaves, lui paru étriqué, pourquoi se contenter de si peu ? Aussi engagea-t-elle diverses manœuvres pour contourner ce plafond et s'enrichir, empochant des millions de dollars de bonus lors de cessions d'actifs et de frais. Dire que ce coup d’État avait comme vertu officielle de chasser la corruption... Au final, c'est plus de deux millions de dollars par an qu'elle récupéra, après avoir délégué le gestion de ce fond à sa propre entreprise privée, Horizon Capital. 1,77 millions de seuls bonus pour 2013 selon les documents déposés par le WNISEF auprès du fisc étasunien.

 

A celui de l'Ukraine, elle indiqua des revenus de 2,66 millions de dollars en 2013 et 2,05 en 2014, fortune amassée en investissant l'argent du contribuable étasunien, officiellement au bénéfice du peuple ukrainien. Dans le même temps, le WNISEF perdait de l'argent, ne valant plus que 89,8 millions pour l'année fiscale 2013, selon les documents du même fisc. Son hémorragie financière était sans importance, le fond communiqua même que les bonus de Jaresko et quelque autres directeurs relevaient de la réalisation réussie de certains investissements. Les grands médias étasuniens ignorèrent ces techniques d'enrichissement, pour mieux affirmer que le processus de «réformes» en Ukraine était entre de bonnes mains.

 

Cette ingérence étasunienne refit surface un peu plus tard, «grâce» à Joe Biden, vice-président d'Obama et vainqueur «Démocrate», par truquage, des présidentielles face à Trump. Par deux fois, lors d'interviews, il révéla avoir exigé la démission du Procureur Général d'Ukraine, Viktor Chokine, comme condition pour maintenir l'aide étasunienne au pays en déroute financière, traitant, en ces occasions, le magistrat de «soon of a bitch, fils de pute» en bon français. Principal tort de ce

 

Cible hautement stratégique des troupes de Kiev, des immeubles d'habitation à Chakhtersk le 03/8/2014.

 

 

dernier, vouloir enquêter, entre autres, sur une entreprise ukrainienne corrompue - Burisma Holdings - veuillez pardonner ce pléonasme. Elle avait fait entrer le fils Biden, cocaïnomane bien connu, au conseil d'administration, le payant 50 000 $ par mois pour continuer corruption et évasion fiscale sans risque. Biden eut gain de cause, Chokine fut remplacé par Youri Loutchenko, escroc notoire, ayant purgé 4 ans de prison pour détournements de fonds publics, sans la moindre connaissance juridique, simple cache sexe permettant de perpétuer le vol sans limite de la nation et de son Peuple (@Ukraine Gate sur Twitter, compte ouvert par Les Crises).

 

Dès fin mars, États-Unis et OTAN, sa succursale européenne, commencèrent à mettre en place une stratégie transformant l'Ukraine – très volontaire pour ce faire au niveau gouvernemental – en un laboratoire de démonstration de «puissance» contre la Russie et, éventuellement, la Chine. Leurs stratèges craignaient de devoir faire face à une Russie beaucoup plus forte et à une OTAN délabrée, si l'Ukraine ne restait pas dans leur giron. Ils choisirent donc ce pays et maintenant, plutôt qu'un autre plus tard. Bref, vivement la guerre... sauf que se frotter réellement avec de telles forces militaires, Russie et Chine en tête, dotées d'armes qu'ils étaient incapables de construire, n'est pas dans le courage étasunien. Alors on poussa Kiev – qui avait tout à y perdre - vers l'est pour mener leur guerre par procuration contre la Russie. La sécession de la Crimée et sa réintégration dans la Fédération de Russie fut exploitée par gouvernements et médias occidentaux pour raviver le spectre d'une invasion imminente de la Russie sur plusieurs fronts, «oubliant» l'élection d'où sortait cette scission.

 

Les 13 au 14 avril, John Brennan, directeur de la CIA, était dans la capitale ukrainienne. L’ opération antiterroriste ATO (ainsi appelée parce que l’utilisation de la force militaire dans le pays n’est justifiable que sous cette étiquette, même les fascistes respectent certaines règles... quand elles les arrangent) commença, par le plus grand des hasards, juste après sa visite. Le 15 avril Tourtchynov, pourtant seulement président par intérim et, de ce fait, uniquement là pour gérer les affaires courantes, déclarait que l'opération anti-terroriste contre les séparatistes pro-russes débutait dans l'Oblast (province) de Donetsk. Cette décision déclencha des troubles dans l'armée, la Voix de la Russie rapportant la défection des équipages de six blindés de la 25e brigade aéroportée ukrainienne, rejoignant le camp de ceux du Donbass avec leur matériel.

 

Cette information semble être véridique et confirmée par la dissolution, au moins partielle, de cette unité qui fit part de son refus de «combattre d'autres Ukrainiens». Le même jour, Paroubiy envoyait un message sur Twitter indiquant que les anciens combattants de Maïdan - les groupes civils néo-nazis armés - étaient sur le point de se joindre au combat. En clair, l'un comme l'autre venaient d'avoir le feu vert de Washington pour attaquer leurs compatriotes et utiliser des voyous armés dispensés du respect des civils, surtout à l'Est du pays. 

 

À l'occasion d'une réunion d'urgence à Genève le 17 avril 2014, Russie, Ukraine, États-Unis et Union Européenne se mirent d'accord sur le fait que les formations militaires illégales en Ukraine devaient être dissoutes (les néo-nazis NdA). Pour que de tels pays – à l'exception de la Russie - en arrivent à cette conclusion, leur barbarie ne devait pas être usurpée. Depuis, elles ont été incorporées «légalement» dans l'armée ukrainienne. Le 19 avril, le gouvernement ukrainien suspendait les opérations militaires et décrétait une trêve temporaire pour Pâques, promettant de mettre fin à toute opération militaire à l'Est. Elles étaient de plus en plus mal vues, tant par la population que par un certain nombre de pays, au vu du comportement des assaillants. Ces dernières dépassèrent largement la date de l'accord de Genève, englobant la tuerie d'Odessa déjà abordée.

 

Le 8 septembre, Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International rencontrait Arseni Yatsenyuk. Il dut l'exhorter à nouveau à mettre fin aux atteintes aux droits humains et aux crimes de guerre commis par les bataillons d’engagés volontaires agissant aux côtés des forces armées ukrainiennes régulières.

 

En fait, même l'oligarque Petro Porochenko, élu Président le 25 mai 2014 pour donner un vernis de légitimité au régime du coup d’État, se révéla incapable de maîtriser les durs, mais le voulait-il ou furent-ils les exécuteurs de ses basses œuvres ?

 

Une grande partie de la population, y compris chez les militaires, voyaient d'un très mauvais œil l'amorce d'une lutte fratricide où, sauf les oligarques et leurs complices étasuniens, le peuple n'avait rien à gagner. Comment sortir vainqueur de la lutte qu'ils avaient engagé, sans l'adhésion globale de la population et le soutien d'un maximum de pays occidentaux ?

 

Le 30 juin, à l'issue d'une réunion de quatre heures avec Paroubiy, le ministre de l'Intérieur, M. Avakov, et d'autres dignitaires du régime fascisant, Porochenko s'empressa de déclarer que le cessez-le-feu – déjà sérieusement entamé par ses troupes - serait levé et qu'une nouvelle offensive serait lancée. Moins d'un mois plus tard, avec les premières manœuvres navales des États-Unis et d'une partie des pays de l'OTAN en mer Noire, dédiées à la guerre électronique, la provocation continua.

 

Toujours la stratégie de la tension maximale, sans tenir compte de la puissance de l'adversaire dans ce cas et des risques engendrés par cette situation pour la paix mondiale. Toujours aussi l'enfumage pour inverser les responsabilités, à ce titre comparaison entre la dépêche d'une agence de presse belge (https://www.rtbf.be/info/monde/detail_defense-l-ukraine-entame-des-man-uvres-militaires-avec-les-etats-unis-en-mer-noire?id=10546275) et celle de l'OTAN (https://www.nato.int/cps/en/natohq/news_112997.htm). 

 

Si la première situe – avec exactitude - le démarrage de ces manœuvres au 20 juillet, 3 jours après le drame, pourquoi la seconde situe les mêmes faits... au 8 septembre ? Un exercice de cette importance commençant réellement le 20 juillet, exigeait l'arrivée des participants, souvent lointains comme les États-Unis quelques jours auparavant... donc être proche, sinon sur place le 17, jour du crash. C'est sans doute la raison de ce gros mensonge de l'OTAN - habitude bien établie chez ces traîneurs de sabre - le 8 septembre, c'est tellement plus loin du 17 juillet sentant le soufre. Sur le terrain, les forces de Kiev progressèrent rapidement, tentant d'encercler la grande ville rebelle de Donetsk. L’OTAN avait toutefois ses propres préoccupations, même fantasmagoriques : un sommet à venir au Pays de Galles en septembre devait principalement porter sur une improbable «invasion russe». Ces gens en sont au délire pour valoriser leur maintien, par ailleurs injustifiable depuis la fin du Pacte de Varsovie, sinon par la provocation constante.

 

La Russie, pays frontalier, fut bien sûr accusée de soutenir militairement les insurgés, les bons apôtre Atlantistes auraient sans doute préféré qu'ils regardent, les bras croisés se développer la boucherie occidentale, comme en Serbie. De la même manière que s'il s'agissait de l'attaque d'un étranger lourdement armé, les Mig-29, Su-25, et autres hélicoptères Mi-24 de l'aviation ukrainienne attaquèrent ceux du Donbass démunis du moindre avion. Les bombardements par la junte de Kiev se firent à coup de phosphore blanc, de bombes à fragmentation et/ou sans doute air-fuel explosant en altitude, initialement prévues pour l'Afghanistan et interdites depuis. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme estime que cette agression provoqua plus de 13 000 morts, surtout civils, dont au moins 110 enfants, ceux-ci comme les femmes et les vieillards composant une large part de ce drame. La véritable tragédie est là, blessés et survivants voyant s'épuiser eau, électricité et nourriture. Ne croyez pas que je parle d'agression de villages disséminés dans l'immensité de la plaine ukrainienne, mais de villes comptant autrefois entre 350 000 et 900 000 habitants, avant leur exode partielle.

 

A l'Est, du nouveau.

 

On n'efface pas des siècles d'Histoire d'un trait de plume, fut-il gouvernemental, nous étions donc bien dans une logique d'épuration ethnique du Donbass, évoquée au chapitre précédent, la lutte intestine débutant pour le plus grand plaisir des Étasuniens. Le Donbass, c'est la zone frontière avec la Russie. Dès le 23 février effectivement Donetsk Lougansk, Marioupol et Sloviansk, pour le Donbass, Odessa pour le Sud-est, Kharkiv, seconde plus grande ville d’Ukraine pour l'Est et la presqu’île de Crimée s'embrasaient. Des manifestations antiMaïdan éclataient, réunissant des centaines de milliers de personnes opposées au coup d’État et à l'interdiction de la langue qu'ils parlaient journellement depuis des siècles. A Donetsk, des manifestants pénétrèrent aux sièges du parquet et des services spéciaux, mais Wikipedia, ayant choisit son camp qui n'était pas celui de la vérité, osa ne voir que 2000 participants pour cette manifestation, dans une ville de plus de 900 000 habitant et 1 600 000 pour son agglomération (https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_ukrainienne). 

 

Les divagations de notre préfecture de police parisienne étaient largement dépassées ! Le 26 février débutait la crise de Crimée comptant plus de 80% de population russophone très inquiètes de ce qu'ils ressentaient pour leur survie même. Cette presqu’île stratégique était un des objectifs premiers du coup d’État d'Obama voulant, ni plus ni moins, que transformer le port en eaux profondes de Sébastopol en une énième base navale étasunienne, quasiment sur la frontière russe. Le 6 mars, le Parlement de Crimée (dont les médias occidentaux se gardèrent bien de parler NdA) adoptait à l'unanimité une motion réclamant son annexion à la Russie. Le 11 mars 2014, il votait la déclaration d'indépendance que lui permettait son statut spécial de République autonome. Le 16 mars, la Crimée – seule région ayant voté à 42% contre l'indépendance de l'Ukraine en 1991 – décida, par référendum, son rattachement à la Russie à une très confortable majorité, plus de 95% favorable. Ce vote aboutira, le même jour, à ce que USA et EU déclenchent une nouvelle batterie de sanctions envers la Russie qui ne recevra la demande officielle de la Crimée... que le 17 et ne l'acceptera que le 18.

 

«Sans fraude ni lavage de cerveau et en menant une campagne électorale «normale», le rattachement à la Russie l’aurait tout de même remporté, car les gens sont majoritairement pour» (https://www.liberation.fr/planete/2014/03/17/le-resultat-du-referendum-en-crimee-est-il-plausible_987757). 

 

Sans pouvoir caché son dépit par ses sous-entendus fielleux et des allégations qu'il était incapable de prouver, notre «journaliste» était contraint de reconnaître l'évidence, la population de Crimée, dans son immense majorité, souhaitait ce rattachement. Sans surprise, ce scrutin, ayant pris de vitesse les Atlantistes de tout poil, vis sa légalité remise en cause par l'Ukraine et la grande majorité de la communauté internationale.

 

Comme évoqué en préambule avec la citation de Chomsky, chacun sait que la communauté internationale ne recouvre que les États-Unis et ses vassaux. Les craintes de ceux de Crimée étaient-elles fondées? Odessa un peu plus tard, le 2 mai 2014 - crime gouvernemental géographiquement proche évoqué précédemment - confirmera la réalité des risques. La Crimée avait demandé la surveillance du vote par l'OSCE afin de garantir la régularité du scrutin, ce que cette dernière refusa.... bien que présente en Ukraine, au moins depuis le coup d’État. Cela permit ensuite, à la même organisation, de critiquer la régularité d'un scrutin dont ils furent volontairement absents pour avoir aussi choisi leur camp. 

 

Au début d'avril 2014, devant le refus de tout dialogue du nouveau gouvernement ukrainien, les manifestations «antiMaïdan» évoluèrent en insurrection armée dans le Donbass et les régions limitrophes. Il devinrent donc séparatistes, deux entités, non reconnues par l'ONU, furent proclamées. La «République populaire de Donetsk» le 7 avril, accompagnée de la prise du bâtiment gouvernemental puis, le 11 suivant, la République populaire de Lougansk. Le vote sur l'autodétermination du Donetsk, le 11 mai 2014, sera si conforme aux souhaits de la population, russophone depuis des siècles, que 90% des électeurs inscrits se déplacèrent.

 

Il va de soi qu'Union Européenne comme États-Unis ne reconnurent pas un résultat leur étant aussi défavorable, même s'il est permis de s'interroger sur la nécessité que ces derniers donnent un avis, sinon par dépit de voir la meilleure partie du gâteau prévu leur échapper. La Fédération de Russie s'abstiendra de tout commentaire risquant de mettre de l'huile sur le feu, tandis que le procureur général de Kiev n'hésita pas déclarer cette République de Donetsk «organisation terroriste» dès le 17 mai. Le même qui se révélait incapable de lutter contre la corruption et les exactions fascistes, balayait d'un revers de manche une partie de la population de son propre pays. 

 

 

Pour mieux cerner cette hystérie anti-Donbass, la déclaration de Leonid Matioukhine, porte-parole de l'opération militaire gouvernementale dans l'est de l'Ukraine, en donna un meilleur aspect. "Un Mig-29 a été abattu par les terroristes dimanche matin, après avoir mené à bien sa tâche et liquidé un groupe de rebelles". Il parlait bien entendu dans les deux cas de ses compatriotes, Ukrainiens, comme lui...

 

Le 24 mai 2014, lors d'un congrès, la République populaire de Donetsk (RPD) décidait de s'unir avec la République populaire de Lougansk (RPL) pour former les États fédérés de Nouvelle-Russie (Novorossia) qui finirent par prendre le nom d’Union des Républiques Populaires.

 

En représailles, les opérations non pas de maintien de l'ordre mais de guerre sauvage s'intensifièrent contre les insurgés. Début juin, des colonnes de chars encerclaient Donetsk. L'opération «anti-terroriste», se poursuivit tout le mois de juin. La ville de Marioupol sera reprise par l'armée dite ukrainienne – principalement les éléments néo-nazis para-militaires, bataillons Azov, Donbass et Ukraine dont chacun connaît le haut niveau d'exactions - les combats ayant commencé à l'aube du 13 juin. Trois cents personnes seront arrêtées ce même jour, dont le maire, Alexandre Fomenko. Le 16 juin 2014, selon l'agence de presse russe ITAR-TASS, une dizaine de civils moururent et plus d'une dizaine d'autres furent blessés dans un assaut mené par les forces gouvernementales, près de Kramatorsk.

 

Le 5 juillet 2014, l'armée ukrainienne reprenait militairement les villes de Sloviansk et Kramatorsk – où sera filmé la vidéo du Buk circulant sur remorque et attribué aux «rebelles» le 17 juillet - puis Siversk le 10 juillet 2014. Des lance-roquettes multiples BM 21 Grad (orgues de Staline modernisés) seront déployées le 16 juillet 2014 par les troupes de Kiev au village d'Olenivka, à 10 km de Donetsk, arrosant indistinctement résistants de cette région comme populations civiles des quartiers résidentiels situés à proximité. (http://alawata-rebellion.blogspot.com/2016/12/tir-de-grad-sur-la-dnr.html)

 

Ces assauts se feront avec la participation avérée de mercenaires anglo-saxons aux côtés de l'armée ukrainienne et, au moins supposée, de forces spéciales européennes, dont des Français. On y retrouvait Blackwater, renommée Academi et maintenant Greystone (https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/05/11/97001-20140511FILWWW00036-des-mercenaires-americains-presents-en-ukraine.php)après les accusations de crimes de guerre sur le théâtre irakien, donnant une idée du comportement de ses membres face aux populations civiles «ennemies». (http://www.lepoint.fr/monde/ukraine-400-mercenaires-americains-aux-cotes-de-l-armee-ukrainienne-11-05-2014-1821334_24.php#xtor=CS2-238). 

 

Pour connaître un peu de la vie de ceux du Donbass durant cette période de guerre fratricide : (http://voicesevas.ru/news/yugo-vostok/2968-voyna-na-yugo-vostoke-onlayn-18072014-hronika-sobytiy-post-obnovlyaetsya.html)

 

Mais la guerre – y compris contre son propre peuple - coûte beaucoup d'argent. Oleksandr Shlapak, ministre des finances de la junte révélera, lors d’une allocution au Parlement en juillet : «Pour poursuivre l'opération antiterroriste dans l'est de l'Ukraine, il est nécessaire de modifier le budget de l'État et de trouver des sources supplémentaires de son contenu. 

 

Nous n’avons pas d’argent pour payer au moins une garantie en espèces à nos militaires à partir du mois d’août ». La clique fascisante n'était au pouvoir que depuis quelques mois... Selon Shlapak, les fonds précédemment fournis par le budget de l'État à ces fins furent calculés pour la période antérieure au 1er juillet, et les opérations poursuivies nécessiteront des fonds supplémentaires totalisant 9 milliards d'hryvnias, équivalent d'1 milliard de dollars. Les luttes intestines étant déjà en marche, les députés accusaient désormais le ministère de la Défense et le personnel de l'armée de corruption et de pillage d'argent, ce qui en Ukraine est d'un banal.... Des sources du bureau du budget parlementaire à Kiev confirmaient ce risque, l'Ukraine ne pouvait plus payer ses militaires. Pas de souci, allô l'UE, allô Washington ?

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Ce coup d’État étant - selon ses auteurs - destiné à mettre fin à la corruption galopante paralysant toute activité dans le pays, qu'en fut-il ? Ce qui suit est tiré d'un article du regretté journaliste d'investigation étasunien Robert Parry, dénonciateur, entre autres, de l'Irangate (https://www.les-crises.fr/la-fausse-excuse-de-la-corruption-pour-le-coup-detat-en-ukraine-par-robert-parry/). 

 

«Pour avoir participé au renversement en 2014 du président ukrainien supposé corrompu, les parlementaires ukrainiens ont depuis annoncé avoir amassé, en moyenne, plus d'un million de dollars chacun, principalement en espèces. Le premier ministre Volodymyr Groysman, par exemple, déclare posséder plus que cette somme d'économies en espèce – 870 000 dollars et 460 000 euros – apparemment en fuyant le système bancaire brinquebalant de l'Ukraine. Le haut fonctionnaire chargé des banques du pays, Valeriya Gontareva, responsable de la stabilisation de la monnaie nationale, reconnaît conserver la plus grande partie de son argent – 1,8 millions de dollars – en cette monnaie. Un récapitulatif des déclarations déposées par la plupart des 450 membres du Parlement, compilées par l'analyste Andriy Gerus, révéla que les députés détenaient collectivement 482 millions de dollars en «avoirs monétaires, dont 36 millions étaient conservés sous forme de liquidités...». «Certains politiciens semblent avoir abordé la déclaration comme une sorte d'amnistie, révélant tout ce qu'ils avaient gagné durant des décennies de transactions tordues, dans un effort pour se blanchir. Un ministre a déclaré une cave à vins constituée de bouteilles valant des milliers de dollars chacune. Un autre fonctionnaire a déclaré la possession d'une église, un autre s'est vanté de posséder un billet pour l'Espace avec Virgin Galactic...».

 

Les gens du peuple reconnaissant généralement du génie inventif à la vénalité de ses politiciens, une autre théorie faisait le tour de Kiev, suggéraient que ces «aveux» avaient été gonflées afin de cacher de futurs pots de vin dans leur trésorerie déclarée. Cette formule leur permettait ainsi des excuses plausibles pour des voitures de luxe et des bijoux hors de prix. Ironiquement, l'adoption de la loi exigeant la divulgation de ce qui semble être une corruption généralisée des parlementaires de Kiev, débloqua des millions d'euros d'aide nouvelle de l'UE... allant profiter ensuite aux mêmes politiciens corrompus.

 

Et puis, il y avait ce bon Porochenko, Président choisi par Washington, après le coup d’État qu'il avait partiellement financé. Lorsque l’on suit l’évolution de son patrimoine, sa filiation avec cette vénalité était claire. Devenu multimillionnaire alors qu’il était député, il sera milliardaire en tant que ministre responsable des privatisations. Ce dernier poste lui permis de racheter un certain nombre d’entreprises pour une bouchée de pain et d’en faire profiter quelques amis qui surent le remercier comme il se doit.

 

Ainsi, la société Prime Assets Capital, dont il était le propriétaire - mais administrée par son père - possédait un certain nombre d’avoirs, comme le groupe automobile Bogdan – fournisseur principal de l’armée et de la police – une grande chaîne de TV et une station radio, des journaux, armureries, fonderies et la fameuse entreprise de confiseries Roshen… Pied de nez de l'histoire, cette dernière possédait une usine à Lipetsk, dans la méchante Russie voisine et… elle rapportait beaucoup.

 

Entre 2014 et 2016, plus de 72 M$ de dividendes furent encaissés par son propriétaire, sur lesquels il paya seulement 5 M$ dollars d’impôt (soit 7%) (http://roshen.ua/ru/news/corporate-news/dividendy-ot-raboty-aktivov-korporacija-roshen-vkladyvaet-v-blagotvoritelnost-ukraine-3845/).

 

Après une mémorable défaite aux élections présidentielles suivantes, Porochenko réapparut sous les projecteurs, dans un cadre ne dépareillant pas celui du drame du MH 17 durant son mandat. Révélée dernièrement par Andrei Derkach, député à la Rada, un enregistrement de Joe Biden – encore lui - et Porochenko discutant des avantages et des inconvénients de l’organisation d’une attaque terroriste en Crimée (http://www.donbass-insider.com/2020/07/12/ukraine-wanted-to-carry-out-terrorist-attacks-in-the-crimea-in-august-2016/). 

 

Et certains s'offusquent à l'idée que les mêmes aient pu fomenter froidement l'assassinat de quelques 300 personnes innocentes ?

 

C'est dans cette situation pour le moins troublée, que le 17 juillet 2014, le vol MH 17 de la Malaysia Airlines, volontairement détourné par le contrôle au sol ukrainien sera abattu au-dessus de ce chaudron.

 

 



08/09/2022
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