ACTUALITES ET BEAUCOUP PLUS

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Livre de Michel Straugof "MH17" Chapitre 4

4 - Les faits.

 

 

17 juillet 2014.

 

Quelques heures après son décollage d'Amsterdam, 9M-MRD, le Boeing 777-200 ER (pour Extensive Range ou grand rayon d'action) de Malaysia Airlines, effectuant le vol régulier MH 17 vers Kuala-Lumpur en Malaisie, tombait dans les champs de la région de Donetsk à l'est de l'Ukraine. Aucun survivant parmi les 298 passagers - dont 193 néerlandais - et membres d'équipage. Fait divers dû à la circulation aérienne commerciale toujours plus intense et aux risques possibles qu'elle génère (panne, collision en vol), attentat... ?

 

Très (trop ?) proche de l'heure du crash, dès les premières informations, les choses quittaient le quotidien, parfois tragique, pour la confrontation politique internationale majeure. Anton Geraschenko, conseiller du ministère ukrainien des Affaires Intérieures, déclarait sur sa page Facebook : «Un avion de ligne commercial voyageant d’Amsterdam à Kuala Lumpur vient d’être abattu par un système anti-aérien Buk. 283 passagers et 15 membres d’équipage ont été tués». Comment expliquer cette affirmation aussi prompte que péremptoire alors que tant d'autres possibilités – entre autres une bombe à bord - existaient pour expliquer un drame se déroulant à l'autre bout d'un pays en guerre fratricide ? Les débris se situant de plus chez ceux du Donbass, rien ne permettait une certitude aussi rapide avant, au minimum un examen de l'épave et de ses boites noires. Cette intervention officielle laissait - au mieux - subodorer une action de propagande, au pire un coup préparé à l'avance, plutôt qu'une déclaration sérieuse sur un tel carnage. De toutes façons, répandre un tel drame auprès du plus grand nombre, par l'intermédiaire de Facebook, dégage un fumet des plus curieux, tant de canaux d’État s'offrent à lui pour une communication de cette importance.

 

Avant même de posséder quelque élément sérieux de réflexion, dont les raisons d'un détour pour le moins étonnant, dont nous parlerons dans le prochain chapitre, le chœur des vierges médiatiques et politiques occidentales désignèrent LE coupable. Outre les turpitudes évoquées au précédent chapitre, le gouvernement de Kiev lança une campagne de propagande sur les réseaux dits sociaux, affichant communications téléphoniques et autres vidéos attribuables à des «terroristes» du Donbass, censées prouver l'origine du mauvais coup. Bien sûr, les lois ukrainiennes en la matière étaient violées, mais pourquoi un gouvernement, issu d'un coup d'état fascisant, respecterait une quelconque législation ne l'arrangeant pas ? Au vu de la rapidité de diffusion, les «preuves» ne pouvaient qu'avoir été fabriquées précédemment, nous le découvrirons également. La main du SBU dans le pot de confiture de ce truquage fut involontairement dévoilée le 19 juin 2019 par l’officier de police néerlandais Paulissen, chef du Service national des enquêtes criminelles des Pays-Bas. Il révélait que la source des bandes qu'ils étudiaient était le SBU, ce qui constituait une curieuse façon d'assurer l'indépendance de l'enquête, mais qui la souhaitait vraiment ? Pas un mot de ce responsable pour évoquer la moindre procédure normale de vérification de l'authenticité des documents communiqués par Kiev. Dans le chapitre traitant des mensonges sans fin de cette affaire, je détaillerais l'étendue des traficotages pratiqués en ce domaine.

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Environ deux heures après le crash, alors que Obama, à bord de Air Force One, volait quelque part entre Andrews AFB et New Castle, Delaware, Poutine l'avertit du drame survenu. La discussion entre les deux chefs d’État, auparavant négociée et programmée par les ministres des Affaires étrangères de ces pays – on ne téléphone pas à un autre Président comme à sa grand-mère - devait initialement porter sur la crise en Ukraine. Elle sera confirmée par la déclaration du Kremlin de 19 heures 30, heure de Kiev, se terminant par cette divulgation : «Le leader russe a informé le président américain du rapport reçu des contrôleurs aériens juste avant leur conversation sur l'écrasement d'un avion malaisien au-dessus du territoire ukrainien». Il donna effectivement à son interlocuteur des sources de preuves ATC (Air Traffic Control ou contrôle de la circulation aérienne), radio et radar identifiées, explicites, montrant une attaque air-air contre le vol MH17. Ce fait est indéniable, Kremlin comme Maison-Blanche - comme il est de coutume - enregistrèrent les conversations. Pourquoi les Russes surveillaient-ils cet avion ? En premier lieu, ils devaient assurer la suite de tous les vols passant au-dessus de leur vaste territoire, celui-là devant le faire dans les minutes qui suivaient.

 

Les faits se passaient donc à proximité immédiate de leur frontière avec l'Ukraine et devant la folie provocatrice de Kiev, trop sure de sa protection occidentale en toutes circonstances, tous leurs moyens de détection avaient été mis en alerte au vu de la proximité des combats. Durant cette guerre du Donbass, ils allèrent jusqu'à envoyer quelques obus en territoire russe leur amenant de la part de ces derniers une menace de réponse ciblée. La version de la fameuse attaque d'un missile Buk contre le Boeing, n’apparaîtra que vers 19 heures – heure ukrainienne - comme par hasard après l'entretien entre Porochenko et le même Obama. Ce dernier s'entretint également avec Najib Razak, Premier ministre de Malaisie. Bien sûr dans la discussion avec ces deux hommes d’État, il y eu un échange sur la façon de répondre à la demande de Poutine de définir au plus tôt les responsabilités dans ce drame. Obama et ses conseillers qui écoutèrent l'appel ou la bande après coup, avaient toutes les raisons de croire que le Kremlin rendraient cette conversation publique. 

 

Dans la soirée du 17 juillet, heure de la côte est des États-Unis, les agences de presse étasuniennes rapportaient la déclaration de l'attaché de presse de la Maison Blanche Josh Earnest, confirmant : «Je peux confirmer que le président Poutine vers la fin de l'appel téléphonique de ce matin avec le président Obama a noté les premiers rapports d'un avion à réaction abattu près de la frontière russo-ukrainienne». Plus tard encore - à environ cinq heures du matin le lendemain, heure de Kiev -, Obama déclara : «Il semble que ce soit une terrible tragédie. En ce moment, nous travaillons pour déterminer s'il y avait des citoyens américains à bord. C’est notre première priorité. ». Leur communiqué de presse relatant ces échanges rapportait que «les États-Unis ont offert une assistance immédiate pour soutenir une enquête internationale rapide».

 

Si les choses étaient dans la logique d'un crash «normal», en quoi avaient-ils besoin d'offrir leurs «bons services» dans celui d'un avion malaisien survenu en Europe, dans lequel il n'y avait aucune victime étasunienne ? A chaque accident quelque part dans le monde, les États-Unis proposent-ils cette assistance pour une enquête internationale, s'ils n'ont aucun disparu à bord ? Ces bons services furent-ils offerts lors du crash de l'Airbus A 320 de leur grand ami Allemand dans les Alpes de Haute-Provence ou lors de celui du A 330-200 Rio-Paris de Air France où pourtant deux Étasuniens comptaient parmi les victimes ?

 

Initialement, les déclarations publiques d'Obama après avoir parlé à Poutine ne suggéraient pas de cause de la destruction du MH17, ces dernières provinrent d'autres hauts fonctionnaires étasuniens, dirigés par Joe Biden, le vice-président corrupteur. Venant en renfort de Porochenko déclarant à la presse que «c'était un acte de terrorisme» et de Geraschenko cité en début de chapitre, il annonçait que «ce n'était pas un accident» et que l'avion «avait été soufflé du ciel». Jen Psaki, porte-parole de John Kerry au Département d'État informa la presse, durant 58 minutes - Obama étant encore au Delaware - et avant même que les deux hommes s'entretiennent téléphoniquement, ce qui ressemble à une mise du Président devant les faits accomplis. "À ce stade,nous n'avons aucune information confirmée sur les victimes, la cause ou des détails supplémentaires". Seconde source d'inquiétude pour l'avenir de cette affaire, discourir presque une heure sur un drame aérien dont on connaissait à peine les contours et qui ne pouvait, au premier chef intéresser directement les Étasuniens ne pouvait que surprendre. Ce que l'on conçoit bien s'expose clairement. Le coup fourré étasunien se tint certainement entre 15 heure 30 et 16 heures ce17 juillet, heure de l'est étasunien lors des conférences téléphoniques qu'Obama eut avec John Kerry, son secrétaire d'État, puis avec des hauts responsables de son équipe de sécurité nationale. (http://johnhelmer.net/mh-17-dutch-prepare-missile-attack-on-moscow/)

 

Évaluèrent-elles que la publication mondiale des preuves fournies par Poutine quelques heures auparavant démontreraient la responsabilité de l'Ukraine ? Pillage et surtout militarisation de leur nouvelle colonie, se trouveraient ainsi compromis pour cause de crime de guerre. Décidèrent-ils alors, pour ces raisons, de sauver ce gouvernement fantoche, en produisant très rapidement un contre-feu, chose particulièrement aisée avec la complicité de la domesticité médiatique occidentale ? Le défilé horaire des informations gouvernementales ukrainiennes le jour du drame présentent quelques détails aussi savoureux qu'explicites :

 

17h 12 : Porochenko préside la réunion du NSDC (National Security and Defense Council, en français, Conseil national de Sécurité et de défense NdA). A titre de rappel, Paroubiy, co-fondateur du SNPU (Parti National-Social d’Ukraine), chef des milices néo-nazies du Maïdan durant les trois mois de troubles en était le secrétaire. Chargé de superviser toutes les opérations militaires et de renseignements, il démissionnera par hasard de son poste trois semaines seulement après la chute du vol MH 17. Son adjoint n'était autre que le chef de l'organisation néo-nazie Pravyï Sektor, Secteur Droit chez nousDmytro Iarochtravaillant principalement dans le cadre de la guerre du Donbass, avec la bénédiction de Paroubiy.

 

17h 26 : Le Conseil de sécurité déclare que les «terroristes», ceux qui défendaient le Donbass, étaient en possession des moyens techniques permettant d'abattre un avion à très haute altitude.

 

17h 49 : Le vol MH 17 est abattu au dessus au-dessus de l'est de l'Ukraine...

Quelques commentaires sur ces horaires. Comment le NSDC peut-il être informé si rapidement de la possession de «moyens techniques permettant d'abattre un avion à très haute altitude» dans un pays en guerre fratricide, les faits se situant à plusieurs centaines de kilomètres, de l'autre côté de la ligne de feu ? Le dieu coïncidence avait vraiment beaucoup à faire en Ukraine à cette époque. Rajoutez le procureur général ukrainien (ministre de la justice), Vitaly Yarioma révélant, quelques heures après le drame, que les militaires ukrainiens avaient fait savoir à Porochenko, que les «rebelles» n'étaient jamais arrivés à s'emparer d'un porte-missiles Buk...

 

Le résultat ? Sans que nul ne lui demande officiellement, L'Ukraine certifiait, dès le soir même, n'avoir aucune batterie de SA-11 Buk dans l'est du pays. Par contre, les photos satellites russes en dénombraient, quant à elles, la bagatelle de 27, dont 3 à proximité immédiate de la probable zone de tir, auxquelles ont pouvait rajouter 2 batteries de DCA à longue portée. Les forces du Donbass ne possédant aucune aviation, à qui étaient-elles destinées ? Sur l'ensemble de ces points, les médias occidentaux gardèrent bien entendu un silence abyssal.

 

Le résultat ? Les États-Unis, toujours prêts quand il s'agit d'attiser les braises d'une condamnation internationale de leur ennemi héréditaire, révélaient dès le lendemain 18 juillet, par la bouche du même Barack Obama, sans la moindre preuve, que le missile fut tiré d'une zone contrôlée par les rebelles, «à cause du soutien de la Russie». Poutine lui avait pourtant fourni la veille tous les éléments prouvant le tir air-air et non sol-air. Seulement, admettre le tir air-air revenait à désigner le vrai et seul coupable possible, le gouvernement fascisant de Kiev, bien aidé – ou bien guidé - dans ses réflexions par Washington. L'ambassadrice américain auprès des Nations Unies, Samantha Power, responsable de la présentation de l'histoire du Buk à la session d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU convoquée le 18 juillet, la fit en tant qu'«évaluation» officielle du gouvernement étasunien. En langage clair, une évaluation peut avoir comme synonyme une forte probabilité, qu'elle transforma en accusation anti-Russe, sans le moindre fait à présenter, remake de la fiole de Colin Powell dans la même enceinte quelques années plus tôt. 

 

Elle expliqua que des «séparatistes avaient été repérés», le matin même du crash, en possession de missiles Buk de type SA-11 capables d'abattre un avion à 10.000 mètres d'altitude, celle où volait approximativement le Boeing MH17. Pour être sûr que le vrai coupable soit clairement identifié, elle ajoutait perfidement – et toujours sans rien pour l'étayer - qu'il «est improbable que les séparatistes puissent s'en servir de manière efficace sans personnel qualifié», sous-entendu, sans apport de spécialistes russes.

 

Le résultat ? John Kerry, Secrétaire d’État – ministre des Affaires Étrangères – renchérissait sur CNN le 20 juillet 2014, mais aussi sur les quatre autres émissions dominicales chargées, hebdomadairement, de tromper la population étasunienne : "Il est assez clair qu’il s’est agi d’un système qui a été transféré de Russie et remis aux mains des séparatistes… Nous avons reçu des images du tir du missile, nous connaissons sa trajectoire et savons quand il a été lancé, nous savons même l'heure de ce tir... Nous savons avec certitude que les Ukrainiens ne disposaient pas d’un tel système dans les environs et à ce moment-là."Durant «Meet the Press», celle de NBC, David Gregory lui demandait : «Êtes vous essentiellement en train de dire que la Russie a fourni l'arme ?» Kerry : «Il y a un article aujourd'hui qui le confirme, mais on ne s'est pas encore déterminé au sein de l'administration (sic)Mais c'est assez clair lorsque – il y a une accumulation de présomptions. Je suis un ancien procureur. J'ai rendu des jugements dans des affaires sur des présomptions; c'est très fort ici. (Kerry's Latest Reckless Rush to Judgment consortiumnews.com)

 

Kerry pratiquait son racolage télévisuel en ne citant que les «preuves» gracieusement fournies par le gouvernement ukrainien par le biais des réseaux dits sociaux. Lors de son point de presse journalier, Mark Toner, porte-parole du même Département d’État, affirma ne pas savoir comment se déroulait la communication entre Washington et les enquêteurs néerlandais. Confirmation de la main mise étasunienne immédiate sur un gouvernement de caniches bataves, pour se mêler de tout ce qui – apparemment - ne les regardait pas. Pourquoi une liaison serait-elle obligatoire entre enquêteurs réputés néerlandais puis internationaux et les étasuniens n'ayant pas un disparu dans ce drame sinon, comme trop souvent, pour influer sur le cours de l'enquête ? Mais pourquoi influer, sinon pour corrompre la vérité ? M. Toner disait également ignorer si son gouvernement avait reçu ou non la demande de transmission des données indiquées par Kerry de la part des Pays-Bas, mais promettait de donner des précisions plus tard. Demain on rase gratis... Deux ans après le crash, les Pays-Bas, malgré cette «collaboration» imposée diront n'avoir encore aucune donnée des radars et autres satellites étasuniens, preuves si manifestes, dont avait parlé Kerry immédiatement après le crash. (https://fr.sputniknews.com/international/201603031023092567-crash-pays-bas-usa-preuves-dissimulation/) Rien de plus, les caniches ce n'est pas causant...

 

Contradictoirement, lorsque le père d'une des victimes demanda aux États-Unis de lui communiquer les données de leurs satellites surveillant la région du Donbass au moment du crash, Washington opposa un refus formel, arguant qu'il s'agissait d'une information secrète. Ne pouvant vouloir tout et son contraire, pourquoi avoir indiquer qu'on connaissait les faits en détail pour ensuite refuser de les communiquer, tant à ce parent qu'aux enquêteurs officiellement désignés ? Énième mensonge dans la lignée des armes de destruction massive de Saddam Hussein, des vedettes rapides nord-vietnamiennes dans le golfe du Tonkin et de tant d'autres dérapages volontaires étasuniens, la règle depuis l'origine de cette nation ? Cette habitude revêtait systématiquement la même forme de l'information secrète, classifiée ou mettant en cause la sécurité nationale, pour expliquer la non communication des détails qu'ils se vantent pourtant de posséder. Même les paramètres choisis par le NIST étasunien pour la simulation tentant de démontrer la normalité de la chute des tours du WTC le 11 septembre ne furent jamais communiquer sous prétexte de risque pour la sécurité nationale ! Ce que dit Washington est garanti sincère et honnête, au moins pour la nuée de pays vivant dans sa dépendance, affirmations pour le moins précipitées, rappelant étrangement l'autre histoire du 11 septembre 2001. Madame Rice avait promis, dès fin septembre de la même année, la publication des preuves étayant la désignation si rapide des coupables, preuves que nous attendons toujours dans ce dernier dossier.

 

Pourquoi donc ne pas présenter cette ou ces images qui feraient taire, une bonne fois pour toutes, la contestation aux thèses étasuniennes, lesquelles furent comme d'habitude reprises en chœur et sans autre forme de vérification par les médias grand public occidentaux, aussi peu curieux que bruyants ? Ce mélange d'indigence intellectuelle et de propagande éhontée fut d'ailleurs relevé par le VIPS (Veteran Intelligence Professionnals for Sanity) créé en janvier 2003 aux États-Unis pour contrer les affabulations de Bush junior sur l'Irak. Ce groupe d'anciens responsables du renseignement étasunien – leur intitulé fait référence à la santé mentale, situant bien où en est la prise de décision gouvernementale étasunienne de nos jours - écrivait à leur gouvernement dès fin juillet 2014:

 

«Douze jours après l’attaque du vol 17 de la Malaysian Airlines, votre administration n’a toujours pas publié de rapport des renseignements proposant une liste exhaustive des preuves des responsabilités des uns et des autres – ne parlons même pas d’étayer les affirmations répétées selon lesquelles l’avion aurait été abattu par les séparatistes ukrainiens qui ont utilisé un missile fourni par les russes. Votre gouvernement n’a pas fourni la moindre image satellite montrant que les séparatistes disposeraient d’un tel armement, en plus de l’absence d’autre preuve. La crédibilité de Washington, et la vôtre, ne cesseront de se dégrader si vous refusez, ou êtes incapables, de présenter plus de preuves tangibles appuyant les affirmations du gouvernement.

 

Dans la suite, nous abordons cela avec la perspective d’anciens professionnels du renseignement cumulant 260 ans d’expérience dans divers secteurs du métier : Nous, soussignés anciens officiers du renseignement, voulons vous faire part de notre préoccupation concernant les preuves dont on allègue, jusqu’ici, qu’elles accusent la Russie de la destruction du vol 17 de la Malaysian Airlines. Nous sommes retraités du gouvernement et aucun de nous n’est payé par CNN, Fox News ou autre media. Notre objectif, avec ce texte, est de fournir une perspective nouvelle et différente. En tant qu’anciens analystes du renseignement habitués à attendre, sauf en situations d’urgence, des informations concluantes avant de se précipiter pour émettre un jugement, nous estimons que les accusations contre la Russie doivent être ancrées avec de solides et beaucoup plus convaincantes preuves. Et ce, d’autant plus dans des situations explosives comme la destruction d’un avion de ligne. Nous sommes également troublés par l’amateurisme avec lequel des preuves confuses et fragiles ont été avancées, certaines sur les « médias sociaux ». […]

 

Nous avons toujours été fiers de ne pas tirer à l’aveuglette, mais plutôt de travailler à l’analyse du renseignement basée sur des preuves. La preuve qui a été apportée jusqu’à présent ne résiste pas à un examen attentif ; elle ne permet pas en l’état de juger quel camp est en train de mentir à propos du tir sur le vol 17. Notre expérience professionnelle toute entière tend à nous faire suspecter les Russes (sic), presque instinctivement. Notre expérience plus récente, en particulier l’observation du secrétaire d’État Kerry à présenter, de façon peu judicieuse, faux rapport après faux rapport, comme des preuves, nous amène à reconsidérer nos prédispositions initiales.»

(https://en.m.wikipedia.org/wiki/Veteran_Intelligence_Professionals_for_Sanity:

 

En août 2015, Ray McGovern, ancien analyste de la CIA déclarait : “Nous qui dépensons chaque année 90 milliards de dollars pour le renseignement, pourquoi nous référons-nous aux réseaux sociaux quand on en arrive aux faits ?” et ajoutait “il n'existe pas de preuves irréfutables confirmant que cet avion a été abattu par les séparatistes pro-russes ou par les Russes eux-mêmes. Je suis persuadé que si de telles preuves existaient, on le crierait sur tous les toits". 

 

Aucune évolution à ce jour, mais continuation de la même ligne mensongère, y compris de la part des membres de cette Commission, entièrement inféodée au «Maître» étasunien, je le détaillerais dans le chapitre lui étant consacré.

 

On comprend mieux, à la lumière de ces faits importants, la déclaration de Maria Zakharovaporte-parole du ministère russe des Affaires étrangères : «On a l'impression que Washington sait qui est coupable du crash du vol MH17, mais qu'il cache sciemment la vérité». Dit autrement, il n’y a qu’une explication logique au refus, par ailleurs étrange, des États-Unis de fournir ces données : elles montraient, au moins indirectement que les Ukrainiens étaient responsables de ce crime massif de civils.

 

Ce point de vue fut renforcé lors de la conférence de presse du général russe Kartapolov, le 21 juillet 2014, durant laquelle il déclara qu'un nouveau satellite américain survolait l’Est de l’Ukraine le 17 juillet entre 17h06 et 17h21 locale. Il s’agissait d’un satellite de dernière génération, équipé de capteurs infrarouges détectant les lancements de missiles n’importe où sur la planète. « Je ne sais s’il s’agit d’un hasard, mais le moment de la catastrophe et du passage de ce satellite est le même. Si ces photos existent, j’aimerais que les États-Unis les présentent à la communauté internationale». 

 

Il est certain que les Étasuniens, comme les Russes ont une réelle expertise dans ce type de matériel dont l'étude commença avec la pseudo «guerre des étoiles» de Reagan. A partir de ce principe, comment expliquer qu'un satellite ultra-moderne dédié à ce genre de prévention indispensable, ne voit pas le départ du missile sol-air ? Les installations russes enregistrèrent également le fonctionnement d’un radar ukrainien de défense antiaérienne le jour même du crash (serait-ce le même que les AWACS de l'OTAN, évoqué quelques pages plus loin ? NdA). Selon RT, les militaires russes détectèrent également, proche du Boeing de la Malaysia Airlines et à ce même moment, un avion de chasse de l'armée ukrainienne de type Sukhoi SU-25. Un chapitre spécifique sera dédié à cette option. Pour Moscou, Kiev devait expliquer pourquoi ce jet militaire volait dans un couloir de l'aviation civile – situation strictement interdite par les règlements internationaux de l'OACI - à peu près au même moment et au même niveau qu'un avion de passagers qui allait être abattu (https://www.rt.com/news/174412-malaysia-plane-russia-ukraine/)

 

Le pilote de ce chasseur étant aux premières loges pour assister au drame, pourquoi n'avait-il pas lancé l'alerte par radio, geste normal dans une telle situation... sauf bien sûr s'il est l'auteur du tir.

 

Dans ses déclarations à la chaîne russe de télévision Russia Today (RT), diffusées dès le 18 juillet 2014, le vice-ministre russe de la Défense, Anatoly Antonov se demandait, entre autres, par quels moyens certains pays occidentaux étaient arrivés, «seulement 24 heures après les faits», à la conclusion que la Russie serait impliquée dans le crash de l’avion de ligne malaisien ayant coûté la vie à près de 300 personnes la veille. Il observait qu’aucune preuve ne venait étayer ces allégations, estimant qu’elles étaient le fait «d’une guerre médiatique déclenchée à l’encontre de la Fédération russe et de ses forces armées», et posait aux occidentaux dix questions simples :

 

1- Immédiatement après la tragédie, les autorités ukrainiennes en ont tout naturellement attribué la responsabilité aux forces d’autodéfense [des fédéralistes du Donbass NdA]. Sur quoi fondent-elles ces accusations ?

 

2- Kiev peut-il fournir tous les détails sur l’utilisation des lanceurs de missiles Buk dans la zone des hostilités ? Et – ce qui est essentiel – pourquoi a-t-il déployé ces systèmes de défense antiaérienne alors que les insurgés n’ont pas d’avions ?

 

3- Pourquoi les autorités ukrainiennes ne font rien pour mettre en place une commission internationale (à cette date NdA) ?

 

4- Les forces armées ukrainiennes accepteraient-elles que des enquêteurs internationaux dressent un inventaire de leurs missiles air-air et sol-air, y compris de ceux qui ont été utilisées ?

 

5- La commission internationale aura-t-elle accès aux données sur les mouvements des avions de guerre ukrainiens correspondant au jour de la tragédie ?

 

6- Pourquoi les contrôleurs aériens ukrainiens ont-ils autorisé l’avion à s’écarter de la route utilisée normalement vers le nord et à s’approcher de la dénommée «zone de l’opération antiterroriste» ?

 

7- Pourquoi l’espace aérien sur la zone de guerre n’avait-il pas été fermé aux vols civils alors que cette zone n’était même pas entièrement couverte par les radars des systèmes de navigation ?

 

8- Que peut dire officiellement Kiev sur les commentaires postés sur les réseaux sociaux par un contrôleur aérien espagnol travaillant en Ukraine sur la présence de 2 avions militaires ukrainiens qui auraient volé aux côtés du Boeing 777 sur le territoire de l’Ukraine ? (J'aborde ce fait un peu plus loin dans ce livre NdA)

 

9- Pourquoi le Service de sécurité d’Ukraine [SBU] a-t-il commencé à travailler sur les enregistrements des communications entre les contrôleurs aériens ukrainiens et l’équipage du Boeing ainsi que sur les systèmes de stockage de données des radars ukrainiens sans attendre la participation d’enquêteurs internationaux ?

 

10- Quelles leçons l’Ukraine a-t-elle tirées de l’incident similaire survenu en 2001, lorsqu’un avion [de ligne]russe Tu-154 s’était écrasé en mer Noire ? À l’époque, les autorités ukrainiennes avaient nié toute implication des forces armées ukrainiennes jusqu’au moment où une évidence irréfutable avait démontré officiellement la responsabilité de Kiev.

 

Que s'était-il passé à cette époque, objet de cette dernière question ?

 

«Le 4 octobre 2001, un Tupolev Tu-154 de la compagnie Siberian Airlines (Sibir) décollait de l'aéroport international David Ben Gourion de Tel-Aviv à destination de Novossibirsk en Sibérie. Il emportait 66 passagers, en majorité des Israéliens allant rendre visite à des proches en Russie et 12 membres d'équipage, il n'y aura aucun survivant. Le contrôle au sol russe de Sotchi perdit le contact avec l'appareil alors qu'il se trouvait à 36 000 pieds au dessus de la mer Noire. Après avoir tenté de nier l'évidence, le gouvernement ukrainien avait finalement admis sa responsabilité dans ce massacre, les satellites de surveillance étasuniens comme russes étant formels sur les causes. Lors de manœuvres militaires russo-ukrainienne au large du cap Onouk en Crimée, ces derniers avaient tiré un missile S-200 sur une cible téléguidée... qui venait d'être détruite par un S-300 tiré au même moment. Au lieu de s'autodétruire sur ordre, le S-200 trouva une nouvelle cible dans ce long courrier circulant pourtant à près de 200 km, donnant une idée plus précise sur la dangerosité de ces matériels. Les responsables ukrainiens, civils comme militaires se complurent dans le mensonge et l'abjection de certaines comparaisons. Du côté des armées «ni la direction ni la portée des missiles ne correspondaient à l'endroit réel ou théorique où l'avion avait explosé», tandis que du côté de la présidence corrompue de la République, on appelait plutôt les critiques à regarder ailleurs «Regardez, qu'est ce qui se passe autour de nous, dans le monde, en Europe ? Nous ne sommes ni les premiers ni les derniers, il ne faut pas en faire une tragédie...».

 

Pour le respect des innocents disparus, voir ailleurs, à ce jour, les militaires ukrainiens n'ont toujours pas admis leur faute. Pour eux, l'indemnisation de 15,6 millions de dollars payée par l'Ukraine aux familles des victimes, n'est qu'un geste humanitaire, pas une reconnaissance de responsabilité. A contrario, mais n'y voyez aucun lien de cause à effet, les tests des S-300 furent interdits durant 7 ans. Pour démontrer l'ambiance régnant déjà à l'époque entre Ukraine et Russie, la plainte déposée par la Siberian Airlines, en 2004, pour demande d'indemnisation légitime à la suite de la perte de son avion, sera rejetée par un tribunal de Kiev en 2011, confirmée par la cour d'Appel en mai 2012 et entérinée par la cour suprême en décembre de la même année ! On ne peut engraisser ses oligarques et régler le coût de ses bavures auprès - comble de l'infamie - d'une société privée russe.

(https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_1812_Siberia_Airlines). 

 

Le général de brigade aérienne Jean-Vincent Brisset, spécialiste des questions de sécurité en Asie à l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques https://www.iris-france.org/), rappelait aussi ce fait gravissime dans sa déclaration concernant les manques troublants de ce dossier. Le crash du MH17 «est une erreur et une erreur de ce type a déjà été faite par l’Ukraine, à ma connaissance l’un des rares pays qui ait fait ce type d’erreur récemment». Le reste de ses propos : «les trajectoires du Boeing n’ont pas été restituées», «les enregistrements des conversations radio entre le contrôle ukrainien et cet avion n’ont toujours pas été rendus publics», ajoutant «ça a plutôt tendance à innocenter les rebelles». (http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.iris-france.org%2F62058-si-les-rebelles-etaient-a-lorigine-du-crash-du-mh17-les-usa-lauraient-fait-savoir%2F).

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On ne peut le nier, les États-Unis possèdent un des meilleurs systèmes de surveillance aérienne au monde, et sans doute le plus étendu, du fait de leur paranoïa consistant à faire croire que nombre de pays tentent régulièrement de les agresser depuis leur création. L'auto-proclamation au titre de «nation exceptionnelle», de «gendarme du monde» et de «gardien de l’Europe» l'amena à multiplier, directement ou par l'entremise de sa filiale européenne, l'OTAN, un matériel de surveillance multiformes depuis le début des hostilités dans l’est de l’Ukraine. Hostilités qu'ils avaient largement participé à déclencher, en premier lieu en organisant le coup d’État. Pour mieux cerner leurs possibilités d'acquisition de preuves dans cette affaire, quelle était leur situation militaire dans la région à cette date ? Elle comprenait au moins deux avions de reconnaissance AWACS (Airborne Warning And Control System, système de détection et de commandement aéroporté, 11 heures d'autonomie, plus de 400 km de portée du radar embarqué NdA) de l'OTAN et, bien sûr, les satellites d'espionnages militaires. Ces derniers, étaient dotés de perfectionnement faisant sourire face aux historiettes déversées par gouvernements et médias occidentaux. De jour, si vous lisez votre journal en plein air, la qualité de la vision depuis l'espace permet au satellite de lire au moins les gros titres par dessus votre épaule.

 

De nuit, les dispositifs infra-rouge peuvent détecté un moteur de camion, même arrêté, dès l'instant où il dégage encore de la chaleur. Confirmation avec Worldview, satellite récent civil – donc moins perfectionné - lors de l'incident du porte-container géant en travers dans le canal de Suez, résolution entre 50 et 31 cm, améliorable à 15 cm avec une nouvelle technologie. Plusieurs semaines après le 11 septembre, un satellite de la NASA pouvait détecter des masses chaudes sous chacune des trois tours tombées. Et il faudrait se persuader que la Russie put faire passer un système Buk, de jour ou de nuit, d'un pays à l'autre, sans que ces matériels, en alerte permanente dans cette région, ne le repère ? A croire qu'ils veulent encore dévaloriser la qualité de leurs productions militaires, déjà lourdement obérées par le F-35, le B-2 incapable d'assurer sa mission sur la durée vantée au Congres pour emporter la décision, ou les missiles Patriot un peu trop facilement contournables. Ces moyens furent par hasard renforcés au moment du drame, par des navires militaires en Mer Noire, dans le cadre d'un nouvel «exercice» OTAN de guerre électronique nommé «Sea Breeze» déjà évoqué.

 

Ces AWACS, par ailleurs très discrets, revinrent subrepticement sur le devant de la scène grâce à l'Allemagne. Les représentants du parti d'opposition Die Linke (La Gauche) déposèrent une question écrite à leur gouvernement. A la suite d'un article suggérant qu'il y avait eu des activités AWACS au moment de la destruction de l'avion en vol, ils demandaient des explications concernant celles-ci. La réponse de la Chancellerie, signée du ministre de la défense, Ursula von der Leyden et publiées sur le site du Bundestag, apportait un éclairage nouveau sur les circonstances de ce drame. Elle remettait en cause les accusations portées contre les séparatistes et les Russes, accusations à la suite desquelles les sanctions économiques furent pourtant imposées illégalement à la Russie... y compris par l'Allemagne ! Ce rapport de huit pages précisait que deux AWACS ont bien suivi le vol du MH17 – était-ce le seul surveillé et dans ce cas pourquoi ? - mais, très curieusement, ils n'ont pas détectés les 30 dernières minutes du vol avant «l'accident» (https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/destruction-du-vol-mh17-le-156969).

 

Cette partie de la réponse manquait bien évidemment totalement de sérieux. Les personnels embarqués dans ces appareils sont tous des spécialistes formés et reconnus pour leur capacité d'analyser et traiter l'ensemble des signaux recueillis par les systèmes d'alerte permettant de suivre de nombreuses cibles simultanément. Il faudrait donc croire que les AWACS surveillant l'est ukrainien s'occupaient des avions n'étant pas sur zone pour abandonner ce suivi lorsque ces derniers survolent le lieu des combats intenses au sol ? Malgré l'importance du risque, au moment de ce drame, ces techniciens de haut niveau s'accordèrent une longue pose café ? Indigence insoutenable du narratif, toutefois contredite un peu plus loin dans le même mémorandum. Il précisait que les AWACS avaient classé des signaux radars comme faisant parti du système des missiles anti-aériens S-125 "Pechora" ( Code OTAN SA-3 Goa).

 

S'il est toujours en usage dans les armées des pays de l'ex-URSS (http://www.artillerie.asso.fr/cesane/Texte/DocumentsMemorial/5.71.SA_3_GOA.pdf),cet ancien matériel fut retiré de l'armée soviétique bien avant qu'elle devienne Fédération de Russie, le S-125 étant remplacé par le S-300. En fait, ils n'ont rien détecté... sinon un signal d'activation d'un radar de tir, rassurant sur leurs capacités d'analyse. Les Ukrainiens disposaient de la version V-601 des missiles S-125. D'une portée comprise de 3,5 à 25 km entre 200 m et 10 000 m d'altitude, ils étaient munis d'une charge militaire de 70 kg dont 33 kg d’explosifs dispersant 4 500 fragments d’acier. Concernant les informations des satellites espions américains, le gouvernement fédéral précisait qu'une réponse n'était pas possible pour des raisons de secret du renseignement (sic !) et que les données étaient déposées auprès de l'Office de la protection du secret du Bundestag.

 

Les caniches européens sont bien dressés, mais cela signifiait concrètement que l'OTAN savait parfaitement ce qui s'était passé dans le ciel ukrainien, ne jamais sous-estimer ses adversaires. Les fréquences d'émission des Buk et S-125 étant bien différentes, ne pouvaient être confondus par le système AWACS. En orientant les esprits sur un autre type de missile, espérait-on détourner une partie de l'énorme suspicion internationale sur la responsabilité ukrainienne ? Autre raison de cet embrouillamini, ne surtout pas voir resurgir l'option Sukhoi 25, signal absolu de la responsabilité du même pays.

 

Contrairement à toutes les annonces tonitruantes quant à la destruction de l'appareil malaisien par un sol-air Buk prétendument utilisé par ceux du Donbass ou/et par les Russes, le gouvernement fédéral allemand affirmait donc n'être en possession d'aucune preuve sur l'utilisation de missiles sol-air le jour de l'accident, ni où eut lieu la destruction de l'appareil. Alexander Neu, député Die Linke, confirmait : «Le gouvernement fédéral ne dispose d'aucune information quant à savoir si le MH17 a été abattu au-dessus de l'Ukraine, et en particulier par quelle partie (des combattants NdA) il a été abattu." 

 

On ne peut que s'étonner qu'aucun moyen d'information, au moins européen, n'ait rendu public le mémorandum du Bundestag, même s'il faut bien avouer que le gouvernement allemand n'avait pas fait de communiqué de presse sur le sujet. Comme déjà évoqué, un caniche, ce n'est pas causant. Apparemment, selon le politologue allemand Kret Mayer, personne, au gouvernement allemand, ne souhaitait attirer inutilement l'attention sur ce document. Comme confirmation de cette opinion, en octobre 2014, le Spiegel rapportait que le BND – service de renseignement allemand – avait conclu que la Russie n'était pas à l'origine de la fourniture de la batterie de missiles, mais qu'elle était sortie d'une base militaire ukrainienne. Étant, par définition Otanesque, aux ordres étasuniens, ils maintenaient toutefois contradictoirement la responsabilité de ceux du Donbass dans son utilisation. Comme ces gens peuvent dire tout et son contraire dans le même texte, le BND déclarait sans ambage que les photos sur le drame, fournies par le gouvernement ukrainien avaient été «trafiquées». Pour ne pas sortir de cet imbroglio, le même BND contestait la thèse russe du chasseur ukrainien très proche du MH 17 lors de l'attentat, sans toutefois la moindre preuve contraire à avancer devant le comité parlementaire du 8 octobre (Germans Clear Russia in MH 17 case consortiumnews.com)Pas facile les grands écarts intellectuels pour les Atlantistes de tout poil...

 

La bonne volonté occidentale se révéla à géométrie variable, les accusateurs tergiversant ou refusant carrément de communiquer des informations ne devant, logiquement, que renforcer leur désignation du coupable. Pendant ce temps, la Russie comme les forces de Novorossia, fournirent immédiatement à la Commission internationale d'enquête toutes les données en leur possession, dont celles des satellites. Le fabriquant du missile Buk incriminé lança même un test grandeur réelle pour comparer les résultats de son tir avec ceux du MH 17 (https://youtu.be/MANcTcAxdg4). 

 

Aucune de ces informations ne fut prise en compte par la Commission dont l'indépendance n'était qu'un vœu pieux, amenant à s'interroger sérieusement sur le narratif occidental. Dès les premières heures suivant cette agression, la culpabilité de la Russie maléfique, directement ou par l'intermédiaire des Ukrainiens de la partie est du pays se réclamant de la même culture historique était certaine. Pourquoi tenir compte d'informations n'allant pas dans le sens de la confrontation ? Au même titre que la conférence de presse d'un commandant des forces de Novorossia que même Le Monde fut contraint d'évoquer (https://www.lemonde.fr/europe/video/2014/07/29/mh-17-mes-hommes-ne-l-ont-pas-abattu-affirme-un-un-commandant-prorusse_4464160_3214.html). Il ne s'agit pas là d'affabulations de comptoir... ni de salle de rédaction, mais de faits parfaitement vérifiables.

 

Qui bono ?

 

Et si, pour démêler cet imbroglio seulement apparent, nous utilisions la devise si souvent vérifiée, qui bono, à qui le crime profite-t-il ? Dans notre recherche, débutons par quelques évidences, y compris pour les béotiens que nous sommes, soigneusement tues par la gente journalistique et les gouvernements occidentaux.

 

Les oukases promulguées par Kiev depuis le coup d’État, abordées dans un précédent chapitre, furent naturellement rejetées par ceux du Donbass. La volonté proprement fasciste d'imposer des lois inacceptables par une partie de la population amena, dans un premier temps, le vote ultra majoritaire de la République autonome de Crimée, de se rattacher à la Russie, réalité datant du 18ème siècle. Terrible camouflet pour les putschistes, leur vengeance bestiale donna la tuerie d'Odessa déjà évoquée et le début de l’agression armée fratricide contre ceux du Donbass. 

 

Quand les choses se calmeront un peu, bien après le crash du vol MH 17, le gouvernement fantoche de Kiev aura la responsabilité de l'assassinat de près de 13 000 Ukrainiens. L'immense majorité, composée de civils – plus de 90% - se situaient dans les zones refusant l'hystérie voulue par la capitale, la glorification des collabos ukrainiens et la livraison clés en main de l'Ukraine aux forces d'argent, principalement étrangères, mais aussi à l'oligarchie locale.

(https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/07/le-donbass-terrain mine_5446886_3210.html)

 

A ce nombre déjà impressionnant, ne pas oublier de rajouter les centaines, sinon les milliers de civils innocents du Donbass tués par les tirs sporadiques de ceux de Kiev (principalement les groupes néo-nazis) entre 2014 et l'intervention russe de 2022. Bien sûr, la gente médiatique occidentale refusa de parler de cette vie de terreur où un civil innocent mais «pro-Russe» - donc déjà un sous-homme depuis Adolph Hitler - se faisait abattre par un sniper pour avoir simplement traversé la rue. Ce silence volontaire ne fit que renforcer l'opinion occidentale que rien de grave ne se passait dans l'est de l'Ukraine et comme seuls les médias russes rappelaient ces meurtres sans distinction, y compris écoles et hôpitaux, c'était obligatoirement de la propagande. La responsabilité de nos médias est gigantesque dans le drame du MH 17 et de ses suites, il ne put arriver qu'à cause de leur non-dits.

 

Restons dans ces faits. Le front, très fluctuant dans l'est de l'Ukraine, rendant le «Carpet Bombing» ou bombardement en tapis - spécialité étasunienne - totalement exclu, les actions quotidiennes de bombardement s'effectuaient uniquement à basse altitude, afin d'améliorer la précision des frappes. Rien de plus désagréable en effet pour l'agresseur que de bombarder ses propres troupes ! Ceux de Novorossia étaient équipés de lance-missiles portables largement suffisants pour abattre ces cibles jusqu'à 4000 mètres d'altitude, ils prouvèrent d'ailleurs leur efficacité à plusieurs occasions.

 

Certains Sukhoi 25, Mig 29 et autre Antonov en gardent un souvenir aussi cuisant que définitif, leurs attaques se situant bien en-deçà des limites de performances des lances-missiles portables. Dans ce cadre bien défini, dès qu'on dépasse le niveau grotesque de la propagande, à quoi aurait pu leur servir une seule batterie de missiles anti-aériens atteignant un avion volant à 10 000 mètres, altitude à laquelle seuls les avions de ligne traversaient leur ciel ? Dans aucun cas, un avion volant selon ces paramètres ne pouvait être un ennemi. A cette altitude et dans cette direction, il était évident que cet avion ne pourrait que poursuivre sa route dans l'espace aérien russe si proche. L'idée de l'avion militaire ukrainien survolant les séparatistes à ce même niveau, était simplement impensable, quelques minutes plus tard, aussitôt franchi la frontière russe, il aurait été abattu ou, dans le meilleur des cas, raccompagné de l'autre côté. Un vol cargo militaire destiné à réapprovisionner les forces ukrainiennes à proximité du front, aurait manœuvré en vue de son atterrissage, altitude où il se serait totalement situé dans les performances des lance-missiles portables de ceux du Donbass.

 

Quoiqu'on pense par ailleurs de leur action globale, cette possibilité de frappe par missile, élevée au rang de certitude – nouvelle forme de bondieuseries - par nos pays si démocratiques, aurait été totalement contre-productive pour leur cause. Il est évident qu'atteindre un appareil transportant des innocents - étrangers de surcroît - déclencherait une condamnation internationale justifiée, leur faisant perdre toute chance de négociation. De cette dernière, ils pouvaient espérer baser l'avenir de l'Ukraine sur le fédéralisme, seule solution réaliste de survie pour ce pays et de garder leur mode de vie sans les interdits imposés par l'hystérie de Kiev.

 

L'autre accusé/coupable, la Russie, n'avait rien non plus à gagner dans une aide de ce type aux séparatistes, sinon encore plus de sanctions économiques, pas le meilleur moyen de poursuivre sa marche en avant, dérangeant tant les occidentaux. Seul un régime de voyous pouvait franchir le pas et déclencher une telle tragédie. Issu d'un coup d'état, avec une lourde complicité, étasunienne comme européenne, le gouvernement ukrainien y avait, lui, plusieurs intérêts. Sa responsabilité dans la continuation du survol d'une région en guerre par toutes les lignes aériennes commerciales joignant l'est et l'ouest était totale et certainement pas fortuite, nous allons l'étudier en détail dans le prochain chapitre. Avec ou sans «conseils» de l'OTAN, quoi de plus rentable pour lui de retourner la situation nationale comme internationale qui chaque jour, rendait ce régime mis en place par la force de plus en plus coupable de ces exactions. Il pouvait même faire déclencher une guerre – au minimum régionale – ce qui faillit se produire, nous y reviendront entre États-Unis et Russie avec l'aide de l'OTAN.

 

Situation sur le terrain au moment du crash.

 

Malgré la disproportion des moyens militaires mis en œuvre, le moins qu'on puisse dire était que les forces gouvernementales se trouvaient dans une situation difficile. Elles perdaient le moral, souffrant même de défections – déjà abordées précédemment - amenant de graves revers. Dans le sud, c'est même d'encerclement qu'il fallait parler, malgré la présence massive des brigades néo-nazies au comportement des plus douteux, malgré aussi l'arrivée des premiers détachement de mercenaires occidentaux, entre autres étasuniens.

 

De nombreux signes tendent à prouver la préméditation ukrainienne. Sans doute par hasard, le lendemain du drame, le 18 juillet 2014, Kiev lançait trois offensives massives, du nord, de l'ouest (depuis Artemovsk, comprenant une grande attaque de chars) et du sud. Les proches du gouvernement ukrainien parlaient d'une «attaque permettant de lever l'encerclement stratégique des troupes ukrainiennes dans le sud et ainsi, au-dessus d'autres objectifs, d'éviter aux forces armées de Kiev leur première grande défaite militaire». (http://voicesevas.ru/news/yugo-vostok/2968-voyna-na-yugo-vostoke-onlayn-18072014-hronika-sobytiy-post-obnovlyaetsya.html)

 

Les rapports de bataille du ``blog de Strelkov'' (Igor Strelkov | VK) confirmaient à l'époque cette offensive tous azimuts à Snezhnoye décidée par les planificateurs militaires de Kiev contre les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Elles permirent à l'armée ukrainienne de pénétrer plus profondément, divisant géographiquement les deux séparatistes. Il n'est pas nécessaire d'avoir fait l’École de Guerre pour comprendre qu'une pareille attaque ne peut, au 21 ème siècle, se concevoir sans une très sérieuse préparation, ne serait-ce que pour des questions de logistique, sans doute plusieurs semaines à l'avance. Comment un régime discrédité pourrait-il passer aussi rapidement, et malgré ses exactions et autres revers, au statut de «chevalier blanc», sinon avec l'aide d'un acte où il pouvait se positionner en victime avec l'aide des médias occidentaux ?

 

Le crash du vol MH 17 correspondait parfaitement à cet objectif. Contrairement aux assertions officielles, du fait de l'indispensable préparation de cette offensive, elle n'était pas une réponse à ce drame, mais l'utilisait, après l'avoir créé. Kiev voulait faire accepter sa barbarie par la communauté internationale comme par la population ukrainienne, en «réponse» au crime faussement imputé à ceux du Donbass pour discréditer leur action. D'autres faits corroborent cette piste de la préméditation. L'affluence des AWACS déjà abordée est à replacer dans ce cadre. Pour le cas ou ce faisceau de faits concomitants ne suffisait pas, il est possible d'ajouter, outre les satellites espions étasuniens habituels sur cette région, l'arrivée de leur nouveau satellite expérimental sur l'Europe de l'Est, capable de détecter le départ de tout missile partant du sol, positionné sur Donetsk juste à l'heure de l'agression du vol MH 17. Certainement par un autre hasard...

 

La prise en compte de ces fait, à côté des autres «coïncidences» improbables, conduit à une conclusion approchant de la certitude. Grâce aux débris et victimes du Boeing 777, un «corridor humanitaire» fut théoriquement créé par Kiev et les gains de terrain de ceux du Donbass cessèrent. Le gouvernement ukrainien avait effectivement prévu une zone de cessez-le-feu de 40 km autour du point d’impact. En réalité, il poursuivit les combats, empêchant les enquêteurs d’atteindre le site du crash, profitant même de ce drame pour une reconquête déloyale d'une partie du terrain perdu. Chandra Muzaffar politologue malaisien : «Lorsque les enquêteurs sont arrivés sur le lieux ils n'ont seulement pu faire qu'une partie du travail, rendu difficile par les attaques qui provenaient des forces armées ukrainiennes». Ce fut effectivement à l'arme lourde – elle commence au calibre 155 - qu'elles bombardèrent le site.

 

Kiev ne semblait pas très intéressé par la manifestation de LA vérité, il avait SA vérité conjointe avec tous les occidentaux.

 

 

 



06/10/2022
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