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Ukraine, vol MH17: Requiem pour une enquête avortée
La Commission internationale d'enquête relative à Boeing-777 abattu dans le ciel du Donbass (Ukraine), après avoir pointé du doigt dans son rapport préalable (p. 15 Responsibilities) les pouvoirs ukrainiens qui n'avaient pas fermé l'espace aérien au-dessus de la zone des combats a finalement accusé dans son rapport définitif la Russie. C'est la dernière version de Kiev (il y en avait quelques unes) au sujet d'un système "Bouk" arrivé du territoire de Russie et reparti après avoir abattu l'avion malaisien qui a été retenue.
Il est à noter qu'après une vive protestation de Kiev contre l'accusation des enquêteurs de ne pas avoir fermé son espace aérien, la Commission d'enquête indépendante a complètement oublié cette conclusion préalable.
Quoi qu'il en soit, nous avons aujourd'hui affaire avec 2 versions contradictoires des événements:
- version finale de la Commission d'enquête publiée le 13/10/2015 (1)
Il est à noter que la fameuse version de Kiev largement diffusée par nos médias, selon laquelle ce serait les "opoltchentsy"(3) qui avaient abattu l'avion, a été abandonnée. Fort heureusement d'ailleurs, car les enregistrements diffusés à l'époque par nos médias en tant que preuves irréfutables de ce crime commis par les combattants pro-russes du Donbass ne prouvaient que le contraire. En effet, il s'en suit que les combattants ne savent point qui exactement a abattu l'avion ni d'où il a été abattu.(4)
Il existe, bien entendu, la fameuse histoire d'une batterie "Bouk" des FAU récupéré et réparé par les résistants.(5) Il est évident qu'à la guerre tout est possible, cependant dans ce cas bien précis la déclaration des résistants faisait plutôt partie de la guerre d'information tout comme leur déclaration au sujet d'un avion des FAU qui lui-aussi aurait été récupéré et réparé par les combattants. Hélas, on n'a jamais vu cet avion voler... D'autre part, une seule batterie "Bouk" sans d'autres engins n'est point fonctionnelle. Et enfin, Kiev a démenti les déclarations des "opoltchentsy" le 18 juillet 2014.
Quoi qu'il en soit, la Commission d'enquête n'envisage plus cette version des faits tout en disculpant les combattants pro-russes. Par conséquent, on doit constater que toutes ces accusations diffusées par nos médias "libres" accusant les "opoltchentsy" ne relèvent que de l'hystérie de propagande russophobe.
De la même façon, il faut abandonner aujourd'hui d'autres versions avancées. Il s'agit de la version d'un chasseur ukrainien qui aurait pu abattre le Boeing ou d'un éventuel tir du territoire russe et bien d'autres... Ces versions sont actuellement rejetées tant par la Commission que par la Russie. Il est donc inutile d'en parler.
Par conséquent, on ne peut aujourd'hui prendre en considération que 2 versions:
1. L'avion a été abattu par le système "Bouk" arrivé sur le territoire ukrainien de la Russie (il s'agit d'une des versons officielles de Kiev reprise par la Commission internationale).
2. L'avion a été abattu par le système "Bouk" des FAU (version de la Russie rejetée d'office par la commission).
La première version de Kiev affirmant que l'avion a été abattu à partir du territoire russe est vite abandonnée pour accuser les rebelles de l'Est. Aujourd'hui on sait très exactement que le tir était parti du territoire ukrainien. Cette zone du tir possible comprend aussi bien le territoire contrôlé par les rebelles que celui contrôlé par les troupes de Kiev.
La version suivante accusant les combattants pro-russes arrive bien après la version initiale. Cette version s'appuyait sur des enregistrements des conversations entre les rebelles malgré le fait que ces conversation prouvaient plutôt le contraire.
Kiev n'a donc pas beaucoup de choix pour se justifier et doit accuser la Russie. La seule version possible qui reste aux pouvoirs Ukrainiens c'est d'imaginer un "Bouk" venu de Russie sur le territoire ukrainien... Un seul bémol: un "Bouk" n'est pas UN "Bouk" car il s'agit d'un système de 5 véhicules au moins...
Quoi qu'il en soit, on ne peut pas réfuter la possibilité d'arrivage d'un système "Bouk" russe sur le territoire ukrainien. Cependant, si le système "Bouk" russe devait effectuer un aller-retour, les "Bouk" ukrainiens n'en avaient nullement besoin. En effet, les "Bouk" ukrainiens ont bel et bien été présents dans la zone de l'Opération anti-terroriste (OAT) ce qui a été également diffusé par les médias ukrainiens:
(La totalité de cette émission du 16/07/2014 en ukrainien: ici)
Les renseignements au sujet de ces systèmes "Bouk" des FAU ainsi que de l'engin n°312, soi disant venu de Russie, sont apparus dans la presse ukrainienne et ont été analysés par le spécialiste des médias ukrainiens Anatoli Chariï qui prouve sans difficulté qu'en l'occurrence il s'agit toujours d'un engin ukrainien (sous-titres en anglais):
Les conclusions de l'enquête n'ont aucune valeur juridique.
Pouquoi alors la commission n'a jamais examiné la possibilité d'une erreur de tir effectué par un "Bouk" ukrainien?
A première vue, la réponse semble évidente: comme les rebelles n'avaient pas d'aviation, un "Bouk" ukrainien ne pouvait point prendre un avion pour cible... Mais pourquoi alors fallait-il installer le système "Bouk" dans la zone de l'OAT?
Nous trouverons la réponse à cette question dans les mêmes médias ukrainiens totalement soumis au nouveau pouvoir. Ainsi, quelques jours avant l'incident, Kiev accusait les forces aériennes de la Russie d'avoir abattu les avions militaires ukrainiens dans la zone des combats: il s'agit d'un avion AN-26 abattu le 14 juillet 2014 à l'altitude de 6300 m et d'un SU-25 abattu le 16 juillet 2014.
Il est à noter que les articles qui parlent de la protection du Donbass contre l'agression de la Russie par les systèmes "Bouk" datent de mars 2014!
Ainsi, Kiev avait des raisons tout à fait évidentes pour installer des systèmes de DCA dans le Donbass.
Pour rappel: le Boeing du vol MH17 a été abattu le 17 juillet 2014, soit le lendemain de l'émission ayant révélé la présence du "Bouk" des forces armées ukrainiennes dans la zone des combats.
Nous savons également que les pouvoirs de Kiev ont nié la présence des "Bouk" ukrainiens dans cette zone. (6)
Par conséquent, la Commission d'enquête était obligée de mentionner dans son rapport au moins la possibilité/impossibilité d'examiner la seconde version impliquant un "Bouk" ukrainien.
L'absence de cette mention dans le rapport témoigne du manque de sérieux et carrément de mauvaise foi des enquêteurs. En outre, en "oubliant" d'examiner la possibilité du tir ukrainien la Commission a violé les normes d'enquête qui obligent d'instruire à charge et à décharge. Or, la Commission n'instruisait qu'à charge. Mais il y a pire: l'Ukraine était membre de la Commission d'enquête! C'est autre chose que la soirée spaghetti du juge Connerotte...(7) Autrement dit, les conclusions de l'enquête n'ont aucune valeur juridique.
Notons au passage que les conclusions du Consortium russe "Almaz-Anteï" contredisent celles des enquêteurs de la Commission. Comme on le sait, elles ont été transmises à la Commission et n'ont toujours pas été examinées.
Une autre aberration de l'enquête consiste à l'utilisation des "preuves" publiées par le site Bellingcat. C'en est vraiment le comble car derrière ce site nous trouvons un certain Eliot Higgins qui est loin d'être un expert en quoi que ce soit à part des jeux vidéo et encore... De plus, il est très loin d'être indépendant. Il n'y avait donc pas mieux à faire pour discréditer définitivement l'enquête!
La compétence de la Commisson d'enquête mise en doute aux Pays-Bas
Aux Pays-Bas, pays qui chapaute l'enquête internationale, des doutes en ce qui concerne la compétence de la Commission ont été également émises. Il s'agit avant tout du journaliste hollandais Joost Niemoller qui a publié en octobre 2014 le livre intitulé «MH17: de Doofpotdeal» (MH17: l'arrangement sur le camouflage). En avez-vous entendu parler? Non? C'est normal car un seul des grands journaux néerlandais, "De Volkskrant", a osé donner la parole au journaliste. Les médias francophones sont restés bouche cousue. Pourtant, Joost Niemöller, quelque mois seulement apèrs l'incident, prédit que les intérêts politiques auront raison des résultats de l'enquête. Mais nul n'est prophète dans son pays, n'est-ce pas?
En décembre 2014, l'avocat représentant 20 familles des victimes de la catastrophe du vol MH17, Bob van der Goen a adressé une lettre au premier-ministre des Pays-Bas Mark Rutte avec une demande de confier l'enquête à l'ONU car selon lui, son pays "a totalement saboté" l'enquête par "son amateurisme".
Le 15 décembre 2015, le journal hollandais "Telegraaf" mettait en doute l'authenticité des informations fournies par le SBU (Service de Sécurite de l'Ukraine) soupçonné de corruption.
Histoires invraisemblables propagées par les médias
Parallèlement, nos médias racontent des histoires invraisemblables sur le déroulement de l'enquête pour la discréditer encore un peu plus. A titre d'exemple, citons l'article paru sur le site de la chaîne RFI le 28/09/2016 intitulé "Crash d vol MH17: L'enquête accable un peu plus les pro-russes" où l'on apprend que l'enquête a bien défini le point du tir du missile: "Le champ a été localisé grâce à la triangulation des angles de vue de photos ou figurait la traînée du missile."Une information totalement fausse car tous les rapports d'enquête parlent de l'impossibilité d'établir le point du tir et difinissent une zone assez vaste qui comprend le territoire contrôlé par les rebelles et celui contrôlé par Kiev. D'autre part, l'article veut nous faire gober une histoire incroyable:
"À l'aide de témoignages, d'écoutes téléphoniques, de positionnement grâce à la localisation des téléphones portables et de nombreuses photos et de vidéos amateur, ils ont pu suivre la totalité du trajet du lance-missile. Le 16 juillet, venant de Russie, il franchit la frontière ukrainienne sur la remorque d'un camion, escorté par un fourgon et un 4x4, traverse entre autres Donetsk et retourne vers l'Est pour s'arrêter dans un champ de la localité de Pervomaïsk qui était à l'époque tenu par les séparatistes pro-russes." Le 17 il tire donc son missile et "remonte ensuite sur sa remorque de transport et repart vers la Russie via Lougansk."
Premièrement, comme il a déjà été démontré ci-dessus, un lance-missile sans autres engins du système "Bouk" ne sert à rien. Deuxièmement, il faut tout de même imaginer que l'on a fait venir de Russie un lance-missile juste pour abattre un avion civil et pour le repatrier tout de suite après! Mais de qui se moque-t-on?! Que peut-on faire de mieux pour discréditer les résultats de l'enquête et par la même occasion le média ayant diffisé ce conte à dormir debout?!
Conclusion
Par coséquent toute personne ayant un esprit critique ne comprend que très bien qu'il ne s'agit nullement d'une enquête indépendante et adéquate. De plus, toutes les bavures de la Commission et les fausses déclarations des média accusent de plus en plus les pouvoirs de Kiev et les forces armées ukrianiennes.
Mais le pire est que les parents et les proches des victimes du Boeing abattu ne sauront jamais la vérité. Il ne nous reste donc qu'à jouer un requiem...
7. Le 14 octobre 1996, le Juge Jean-Marc Connerotte a été dessaisi par la cour de cassation pour avoir assisté à un « souper spaghettis » de soutien aux victimes de Marc Dutroux...
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