Livre de Michel Straugof "MH17" Chapitre 7
7 - Commission d'enquête ou voix de ses maîtres ?
Impossible de débuter ce chapitre, sans rappeler que cette Commission fut voulue par la résolution 2166 du Conseil de Sécurité de l'ONU du 21 juillet 2014, quatre jours seulement après cet attentat... mais pas du tout sous cette forme. Les Nations Unies demandaient – mais n'avaient, comme d'habitude, malheureusement aucun pouvoir pour l'exiger – la constitution d'une enquête réellement indépendante, sous le contrôle de l'OACI. (https://undocs.org/fr/S/RES/
Le contexte en Ukraine au moment des faits l'exigeait pour garder un espoir d'objectivité. Par leur pluralité, les experts internationaux de cette organisation, supervisant le bon fonctionnement de l'aviation civile mondiale pouvaient en être le gage. Pourquoi cette solution raisonnable ne fut-elle pas retenue, sinon parce que des vrais experts, objectifs, auraient vite repéré les nombreuses lacunes du narratif ukrainien soutenu par les États-Unis ? Sans doute, pour ne pas fournir le travail bâclé du J.I.T., auraient-ils exigé les bandes audios et radar des Ukrainiens et les fameuses «preuves» des Étasuniens, le rapport ayant alors une autre allure et surtout un autre accusé au final. Pour éviter cette mise en cause de l'Ukraine, les Occidentaux préférèrent un rassemblement uniquement composé au départ d'Atlantistes purs et surtout durs, parce que rien de réel ne figurait dans l'historiette officielle de ce drame. La Russie semblant vouloir jouer la légalité internationale face aux tripatouillages prémédités dans toutes les crises, doubla chacun de ses envois d'informations au J.I.T. du même courrier à destination de l'OACI. Aucune chance de faire entendre ses arguments dans les deux cas, mais date était prise. Pour médias et gouvernements occidentaux et contrairement aux informations de Washington, tout ce qui vient de Moscou ne peut-être que mensonger. De plus, bien que ce crash soit dû à un missile – qu'il soit air-air ou sol-air – donc un matériel militaire de haute technologie, la totalité de l'enquête fut confiée à des «experts» civils, dont les faibles connaissances en la matière limitaient leur compréhension des différentes spécificités.
Cette pseudo «quête de la vérité» commença donc, comme déjà évoqué, par l'entrée en scène de l'OVV, bureau d’enquête néerlandais civil pour la sécurité, composé uniquement de personnel Hollandais, présentant des méthodes de travail pour le moins surprenantes.
A la fin de l'été 2015, un an après les faits, ses inspecteurs livreront leur rapport sans jamais s'être rendu sur les lieux du crash, estimant leur sécurité insuffisamment assurée. Même avec l'affirmation de Sara Vernooij, leur porte-parole : «Il est tout à fait possible de tirer de premières conclusions pertinentes sans avoir été sur les lieux», le doute s'installait déjà. L'évidence de la mascarade était démontré lorsqu'elle poursuivit : «Nous enquêtons sur les causes de l'accident mais pas sur les responsabilités». Comment déjà enquêter sérieusement sur les causes sans aller sur place ? La réponse confirmant le dossier bidon s'étala dans leur rapport, utilisant principalement les informations collectées par leurs «collègues» ukrainiens s'étant (peut-être) rendus brièvement sur le site. En clair, restant dans leurs bureaux douillets de Den Haag (vrai nom de La Haye pour les Français), les Hollandais ne disposaient d'aucun moyen de vérification de la qualité des éléments qui leur parvenaient des Ukrainiens et étaient donc facilement manipulables.
D'autant plus que l'OVV est un organisme gouvernemental ne restant pas insensible aux pressions politiques, nationales comme internationales. Aucun doute sur l'orientation très marquée de leurs attendus, imaginons une affaire criminelle en France, où les policiers resteraient dans leur bureau, se référant uniquement aux faits rapportés par l'accusé et son entourage. Comment affirmer, sans avoir quitter les Pays-Bas, que le Boeing avait bien été atteint par un missile sol-air – sous-entendu un Buk – sinon parce que fortement conseillé par Kiev et Washington, les «enquêteurs» étant en liaison quasi permanente avec ce dernier ?
Pourquoi, du fond de son fauteuil, ne pas imaginer un missile air-air ou une bombe à bord, où était l’exhaustivité des pistes de recherche possibles ? De par ces manipulations, la montagne, accoucha d'une souris : «Une enquête complémentaire est nécessaire» fut la principale conclusion de ce document. Un an pour arriver à cette grande découverte qui combla d'aise les familles des victimes en attente de faire leur deuil. Un an perdu, dans le seul but de permettre à l'artillerie médiatique de continuer à asséner ses coups de butoirs sur les populations, le temps passé diluant de plus, dans les mémoires, faits réels et interrogations. Chacun devait être persuadé du côté ignoble de ceux du Donbass et de leurs soutiens russes. Nageant en pleine partialité, on comprenait mieux cette précipitation Atlantiste pour mettre ONU et OACI devant le fait accompli.
Morceau d’anthologie : la composition du J.I.T. (Joint Investigation Team ou Commission d'enquête internationale), dont l’objet était de poursuivre la mission de l'OVV, y compris pour la partie policière, avec possibilité de lancer des inculpations. Les règles inhabituelles qu'elle se fixa, ne pouvaient qu'engendrer la farce judiciaire qu'elle nous présentera six ans après les faits.
Il y eut d'abord le curieux choix des participants. Il est au moins de coutume, sinon dans les règles, que participent aux travaux de la Commission, des représentants des nations déplorant des disparus dans le crash, plus la nation propriétaire de l'avion (https://www.enna.dz/
Au départ, figuraient uniquement dans cette dernière des «experts» des pays suivants : Australie, Belgique, Pays-Bas et Ukraine. Les différentes nations sélectionnées étaient, comme par hasard, complètement dans l'orbite étasunienne, mangeant dans la main de l'OTAN pour Belgique et Pays-Bas, dans celle de son équivalent l'ANZUS pour l'Australie. Sinon pour piper d'entrée les dés, comment expliquer la présence de la Belgique, avec 4 passagers décédés et l'absence initiale de la Malaisie avec 44 disparus, Malaisie de plus propriétaire de l'avion détruit ?
La Belgique, siège de l'OTAN, se décidant, certainement par hasard aussi, d'acheter le raté le plus onéreux de l'histoire de l'aviation militaire – le F 35 étasunien – malgré la présence de 3 constructeurs de chasseurs de premier plan dans l'Union Européenne, dont elle se voudrait la capitale politique. L'OTAN, hors le fait d'attiser les tensions en Europe, a comme fonction principale d'être le camelot du complexe militaro-industriel étasunien, on comprend mieux la place réservée à la Belgique dans cette Commission... Comme si ces trois là ne suffisaient pas à obtenir le résultat recherché – uniquement blâmer Russie et Donbass - on avait donc aussi l'Ukraine.
Ayant au moins initialisé ce crash du fait de la non prise en compte des risques existants dans cette partie de son ciel – même l'OVV avait sévèrement critiqué son laxisme – sa présence et son rôle était au moins trouble. Sa totale dépendance financière aux flots de dollars déversés par Washington et l'UE et sa russophobie ajoutaient de sérieux doutes complémentaires sur son objectivité passée, présente et à venir.
L'affaire Joe Biden explique mieux la pression que l'argent étasunien fait supporter au plus faible. Dans la mesure ou cette dernière faisait partie de la commission au titre des ordres qu'elle avait donné à l'avion perdu, la Russie qui allait assurer le suivi de son vol dans les minutes à venir devait l'être aussi. Ses radars suivaient les vols commerciaux proches de son espace aérien, ce vol comme les autres. Il y a continuité dans la sécurité des vols et les centres limitrophes des différents pays travaillent en commun, le dialogue entre eux du chapitre précédent en est la preuve, le pays suivant récupérant la situation créée par le pays précédent. Ayant fourni immédiatement les preuves factuelles du déroulement du drame, ces dernières devaient être confrontées, en toute transparence à celles des Ukrainiens.
La Russie accusée de tous les maux dans cette affaire comme dans bien d'autres, n'eut aucun droit de se défendre, ou simplement de voir prises en compte les informations importantes qu'elle apportait. Comme si, dans un procès traditionnel, les juges délibéraient sans tenir compte des déclarations de l'accusé, de l'absence de preuves tangibles de sa culpabilité – présomption d'innocence - et sans sa présence pour être sur qu'il n'y aura pas de musique contraire. Où se situait l'enquête à charge et à décharge, fonctionnement habituel d'une Commission habilitée à lancer des inculpations à l'issue de ses travaux ?
Si la participation des Pays-Bas était tout à fait normale - ce pays comptait le plus grand nombre de disparus – le statut de parfait caniche étasunien de ses dirigeants depuis au moins la fin de la seconde guerre mondiale, renforçait mon hypothèse. Je rappelle la déclaration du porte-parole du Département d’État étasunien, Mark Toner, affirmant, juste après ce drame, ne pas savoir comment se déroulait la communication entre Washington et les enquêteurs néerlandais.... Belle démonstration d'indépendance et d'objectivité à venir. Cette dépendance néerlandaise alla, en son temps, jusqu'au pots de vins, comme ceux versés au prince Bernhard, mari de la reine des Pays-Bas, par Lockheed.... et peut-être à d'autres (https://www.lesoir.be/art/
Depuis cette époque, le ciel militaire hollandais est chasse gardée étasunienne, le civil ne valant guère mieux. Les Pays-Bas, sous la direction de leur premier ministre Mark Rutte, autre européen convaincu choisira également, comme par hasard encore, le Lockheed F 35 étasunien. Nous retrouvons ce même travers, peut-être pot de vin en moins pour l'Australie qui, depuis le 11 septembre au moins, multiplie ses démonstrations guerrières dans l'aide sans faille aux États-Unis sur de nombreux théâtres de combat, dans le cadre de l'ANZUS, l'OTAN du Pacifique sud.
Quant à la Malaisie - première mondiale - elle dut menacer les autres participants de la Commission de poursuites internationales pour être enfin acceptée dans le J.I.T. – trois mois après sa création – alors qu'il s'agissait de SON avion, juridiquement partie intégrante de SON territoire. Le 18 juillet, lors de la première conférence de presse de son gouvernement - l’avion ayant été abattu la veille - M. Razak, premier ministre, annonça qu’il avait déjà conclu des accords par téléphone avec Obama et Porochenko : «Obama et moi sommes convenus que l’enquête ne sera pas cachée et que les équipes internationales doivent avoir accès à la scène de l’accident». Les promesses étasuniennes n'engagent que ceux qui y croient. Il déclarait également que le président ukrainien avait promis une enquête complète, approfondie et indépendante à laquelle les enquêteurs malaisiens seraient invités à participer précisant : «M. Porochenko a également confirmé que son gouvernement négocierait avec les rebelles dans l’est du pays afin d’établir un couloir humanitaire vers le site de l’accident. M. Porochenko ajouta que personne ne devrait retirer les débris ou les boîtes noires de la scène». Il y eut loin des intentions verbales des compromis à la réalité vécue ensuite.
Pour être sûrs de bien verrouiller leurs travaux, les compères Atlantistes avaient, avant l'acceptation de la Malaisie, entériné un bien curieux accord, donnant un doute encore plus sérieux sur la moindre trace d'objectivité à venir.Les gouvernements néerlandais, ukrainien, australien et belge annoncèrent en effet que le J.I.T était lié par son accord fondateur de "non-divulgation" du 7 août 2014, afin de garder confidentielles les preuves qu'ils trouveront (http://www.globalresearch.ca/
Les familles des disparus, comme le reste de la population, ne devaient rien savoir d'autre que la prose partisane proposée, sur les circonstances ayant réellement fauché leurs proches. A elle seule, cette clause sentait le prochain faux dossier, obligatoire pour protégé le vrai coupable, sinon pourquoi tant de précautions pour cacher la réalité ? Regarder la différence de comportement avec celle du BEA français dans le crash de l'Airbus de Germanwings décrit au chapitre précédent, permet d'étayer sérieusement ces doutes. Cela revenait aussi à dire que l'Ukraine – encore une fois au moins suspecte dans ce drame - pouvait faire jouer son veto pour qu'un fait la dérangeant ne soit pas révélé. Comme on sait que, dès le départ, elle dissimula un certain nombre de points importants tandis que ses services de renseignement falsifiaient ou faisaient disparaître des preuves, on imaginait le sérieux à attendre du futur rapport.
Cette même Commission avouera d'ailleurs ne pas avoir reçu beaucoup des documents en lien avec le crash, de la part du gouvernement ukrainien - la plupart ne furent jamais rendu publics depuis cette date - sans toutefois faire la moindre pression pour les obtenir, alors que ce dernier en était membre. Les preuves fournies par l'Ukraine firent aussi s'interroger sur le manque de données des radars et, comme le souligne Pieter Omtzigt du parti Appel démocrate-chrétien néerlandais : "Nous savons que les preuves de Kiev sont en partie incorrectes".
Il met également le doigt sur les déclarations contradictoires de Kiev, insistant de plus sur le fait que la confidentialité dont ce gouvernement a voulu parer un certain nombre de preuves ne fait que compliquer la tâche du J.I.T. On peut incorporer dans cette catégorie la confiscation faite dans l'urgence par le SBU ukrainien, des enregistrements du contrôle aérien liés à ce drame. Les Pays-Bas ayant payé le plus lourd tribu dans ce drame, il n'est pas étonnant que leurs partis politiques et médias soient très attentifs au déroulement de l'enquête, même si le plus grand nombre couvrait benoîtement la fumisterie en cours. Eric Vrijsen titrait son article paru dans l'hebdomadaire Elsevier : «MH17: l'Ukraine s'est-elle empêtrée dans des mensonges ?».
Il montrait que l'Ukraine cherchait maladroitement à se disculper chaque fois qu'il était question de la catastrophe dans le ciel du Donbass. En fait, il est toujours possible de se demander si le J.I.T. a bien reçu des différentes parties tous les éléments nécessaires pour établir ses conclusions. Bien sur ces dissimulations ne furent, à l'époque, relevées par aucun gouvernement ou média occidental, de même qu'on attend toujours leur manifestation contre la poursuite de ces manquements graves. S’ils n’ont pas reparu, c’est sans incidence, l'important était uniquement de sanctionner un peu plus la Russie. Si l'offensive de l'armée de Kiev sur zone, contre d'autres Ukrainiens - dans une opération baptisée antiterroriste - ne permettait plus aux experts de pouvoir véritablement travailler, aucune importance, le coupable était déjà désigné.
Quand aux éternelles rodomontades étasuniennes, se vantant d'avoir toutes les preuves sur les coupables de ce mauvais coup, ils n'ont, bien évidement jamais fait parvenir le moindre élément à la Commission... qui poussa la bassesse jusqu'à ne jamais les réclamer, bruyamment ou discrètement. De toutes manières, nous étions, au pire, à 4 voix dans le sens voulu sur 5 présents, donnant même un vernis de «démocratie» au travail du groupe. La Malaisie fut contrainte d'en respecter les clauses, au moins dans un premier temps, ne l'empêchant pas d'être exclue de l'enquête, le strapontin réservé à ceux dont on ne peut assurer la capacité à avaler toutes les couleuvres devra lui suffire, touche finale à cette parodie d'enquête (http://journal-neo.org/2014/
Était-ce également une façon des anciens Maîtres coloniaux néerlandais et britanniques de rappeler à ce pays maintenant indépendant, la différence de leurs statuts historiques ?
La Malaisie, est aujourd'hui, sans aucun hasard, le seul pays affichant ouvertement son total désaccord avec le déroulement de l'enquête et le contenu de ses conclusions, ne pas être un caniche de l'Empire permet d'aspirer à la vérité. Ces faits établis amènent une question, à quoi servaient ces précautions totalement hors normes, si le récit officiel et la désignation des coupables étaient véridiques et vérifiables ? Face à la «belle» unanimité de façade des quatre membres occidentaux de cette commission pour désigner sans preuve un coupable - la Russie - la Malaisie fit effectivement des déclarations pour le moins troublantes, laissant même une certaine frayeur rétrospective. On les trouvent au chapitre précédent, elles sont ainsi mises à la connaissance de tous, les médias occidentaux étant totalement disqualifiés de par leur partialité exemplaire et leur silence sur ces faits d'une extrême gravité pour la Paix mondiale. (https://www.youtube.com/
Le gouvernement malaisien ne pouvant être assimilé à un vulgaire «conspirationniste» et nos bonimenteurs professionnels n'ayant jamais porté la contradiction à sa parole, nous sommes enclins de les juger réelles. En réalité, les pressions Atlantistes ne cessèrent jamais, amenant le premier ministre malaisien Mahatir, successeur de Razak, à la décision inhabituelle de prendre la parole dans ce documentaire pour une mise au point définitive sur les graves dysfonctionnements que la Malaisie avait noté : «Depuis le début, ils n’ont jamais autorisé notre implication. C’est injuste et inhabituel. Nous pouvons donc voir qu’ils ne se penchent pas vraiment sur les causes de l’accident et qui en était responsable. Mais ils avaient déjà décidé que ce devait être la Russie. Donc nous ne pouvons pas accepter ce genre d’attitude. Nous sommes intéressés par l’état de droit, la justice pour tous, et peu importe qui est impliqué. Nous devons savoir qui a réellement tiré le missile, et c’est seulement à ce moment-là que nous pourrons accepter le rapport en tant que vérité complète».
Au-delà des péripéties de récupération évoquées dans le précédent chapitre, la Malaisie se trouva dans l'obligation de mettre en cause la Commission pour sa partialité. Le documentaire déjà cité révélait les preuves lui permettant d’estimer que les dépositions de témoins au J.I.T., les photographies, les vidéos et des enregistrements téléphoniques furent manipulés par le SBU ukrainien avec sans doute l'aide de la CIA. Elles seront donc irrecevables devant un tribunal malaisien ou tout autre tribunal national ou international et tant pis pour les familles des victimes. Kiev tenta en effet de conforter l’accusation immédiate d’implication russe dans l’incident grâce à des enregistrements sur bandes téléphoniques déjà évoquées. Ceux-ci furent présentés par le J.I.T. comme preuves pour la mise en accusation de quatre Russes, sans aller plus loin dans la recherche d'éventuelles malfaçons. (http://johnhelmer.net/mh17-
Elles sont toujours utilisées dans la parodie de procès débuté en Hollande en mars 2020, par un semblant de tribunal, malgré les remarques malaisiennes dont le reste des Atlantistes et les médias n'ont pas l'intention de parler, ni même de se soucier. Ces malversations seront détaillées dans le chapitre 8 à venir.
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Le 27 juillet 2014, Oleg Storchevoy chef adjoint de l'Agence fédérale des transports aériens Rosaviatsiya – l'équivalent de notre DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile) - déclarait dans la presse russe: «Il y avait une demande officielle de la partie néerlandaise d'inclure des experts russes dans la commission. La commission vient d'être formée… nous sommes prêts à participer à toutes les actions qu'elle jugera nécessaire» (https://en.m.wikipedia.org/
C'était encore du temps où le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, prêchait officiellement la volonté de la transparence la plus grande dans la recherche des responsabilités. Il se drapait d'un vernis d'«objectivité», au moins en paroles, insistant pour attendre un examen approfondi de ce qui s’était exactement passé : «nous devons faire attention aux conclusions tirées trop vite».
193 de ses concitoyens disparus dans ce drame le poussait sans doute à suivre la volonté de l'opinion publique, mais n'allait toutefois pas jusqu'à inviter les Russes dans le J.I.T. traitant pourtant du même sujet, délégation judiciaire en plus. Effet de manches, ou résultat d’une pression considérable pour qu'il se joigne sans délai à la mise à l'index de la Russie, il ne conserva pas longtemps ce langage. Washington n'eut aucun mal à lui faire comprendre son intérêt.
Depuis, il est un des accusateurs les plus acharnés de la Russie maléfique, sans pour autant avoir la moindre preuve supplémentaire à fournir, au point d'en arriver à des situations ubuesques. Un spécialiste néerlandais de la politique étrangère expliqua que «le ministre des Affaires étrangères ou son adjoint ne pourraient pas se rendre sur le lieu du crash - comme le firent des responsables malaisiens - pour récupérer les restes de citoyens néerlandais, car cela constituerait une reconnaissance implicite du statut diplomatique séparatiste». L'intérêt à porter aux victimes et leurs familles était bien secondaire, vive la politicanaillerie !
Un peu plus tard, le lendemain de la publication du rapport, Storchevoy déclara que l'ORD avait manqué des preuves cruciales : «L'enquête devrait approfondir l'étude des données provenant des radars et des autopsies des victimes. Toutes ces étapes sont largement considérées comme indispensables dans l'aviation civile et aucune conclusion préliminaire n'est généralement tirée avant de les avoir toutes achevées. Malheureusement, un temps considérable a été perdu et certaines données ne seront pas disponibles - je me réfère maintenant aux restes des corps des victimes et aux débris de l'avion qui ne sont pas suffisamment sécurisés et situés dans la zone d'un conflit armé. Néanmoins, ce travail doit être fait pour garantir une enquête rapide et impartiale sur la cause de l'accident».
Le Russe appuyait là où cela fait mal, pas de données radar, pas de déplacement rapide pour figer la scène du crime, impliquait de voir les pièces à conviction - y compris les restes humains - disparaître par faits de guerre, en particulier sous les tirs de l'artillerie lourde ukrainienne. Il disait également ce qu'il jugeait déjà favorable dans le rapport préliminaire. À la page 4, ce dernier affirmait qu'il inclurait le «résultat des investigations pathologiques» dans «d'autres travaux… pour étayer les informations factuelles». À la page 32 il réitérait la promesse qu'avec "de nouvelles investigations", il analyserait les "résultats de l'enquête pathologique".
Les promesses n'engagent malheureusement que ceux qui y croient. Ainsi, aussi incroyable que cela puisse paraître et le chapitre à venir en fera la démonstration, les autopsies devant déterminer les causes des décès étaient au mieux bâclées, au pire inexistantes, plus d'un an après les faits ! Le 25 septembre 2015, pour qu'il ne risque pas disparaître sans suite, Rosaviatsiya publia le texte du courrier que Storchevoy avait adressé à l'ORD, détaillant les éléments de preuve que l'enquête devrait couvrir pour son rapport final. Le point 3 était une priorité pour les "Examen pathologique des passagers et des membres d'équipage morts, y compris la présence de sous-munitions et d'autres corps et substances étrangers."
Paradoxalement, il fallut que ce soit un des accusés médiatiques qui souligne l'importance de ce travail de médecine légale.
À l'ORD, son président Muller fut invité à confirmer qu'il avait lu la lettre de Storchevoy et connaître son commentaire. Il refusa de répondre, renforçant l'hypothèse du coup monté. Il lui fut alors demandé : «Lorsque les restes ont été remis à des proches et rapatriés, quel certificat de décès a été délivré par les autorités néerlandaises? Qu'est-ce qui a été donné comme cause de décès? Des radiographies ont-elles été prises sur les restes de toutes les victimes? Quels autres tests de pathologie ont été effectués sur les restes et les échantillons de tissus? Quels documents officiels accompagnaient les restes lors du rapatriement, et y avait-il des radiographies et d'autres résultats d'investigations pathologiques ?»
Sa porte-parole, Sara Vernooij répondit : "Tant que l'enquête se poursuivra, nous ne pourrons fournir aucune information ni aucun détail. Le Bureau néerlandais de la sécurité publiera le rapport final le 13 octobre, avant nous ne publions aucune information concernant le matériel ou les sources d'enquête». Ils ne pouvaient rien communiquer, surtout quand les questions devenaient dérangeantes. Quelques jours auparavant, les mêmes avaient pourtant publié des communiqués révélant quelques informations et des «détails» sur la prétendue découverte de pièces de missiles Buk et l'enquête demandée à son fabricant russe. Plus vicieusement ils avaient même osé, sans la moindre preuve à mettre en face – et pour cause - s'étendre sur l'état de conscience des passagers avant leur décès. Mais pas d'informations... toujours l'émotion avant la réflexion. On se croirait dans «vol 93», l'influence étasunienne et hollywoodienne étant nettement perceptible.
Le 21 novembre, Storchevoy déclarait à l'agence de presse officielle Spoutnik: «Nous avons constamment souligné notre entière disponibilité à coopérer avec la commission sur toutes les questions qui surgiraient. Cependant, notre coopération semble être unilatérale pour le moment : ils demandent nos données, nous les fournissons, mais nous n'obtenons aucune information en retour. Nous n'avons pas été invités à participer à des travaux communs et, en fait, nous avons appris toutes les nouvelles grâce à des sources ouvertes». En fait, les occidentaux voulaient uniquement connaître les «cartes» possédées par les Russes afin de pouvoir contourner ces éléments factuels et trouver les biais afin de poursuivre leur propagande contre ces derniers. Le Dutch Safety Board «évaluera les suggestions fournies et modifiera le rapport le cas échéant ». Il n'y aura pas de «cas échéant» ou uniquement sur des points de détail.
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Problème complémentaire pour le roman occidental, Vasily Prozorov, ex-lieutenant-colonel du SBU déjà évoqué, devenu lanceur d’alerte, publia, fin décembre 2019, un documentaire sur cette tragédie sous le titre «MH-17 : recherche de la vérité». Il y évoque des faits dérangeants sur les événements de ce funeste 17 juillet 2014, entre autres, une implication britannique suspecte dans cette affaire. Il s’appuyait sur un document, prouvant que le Major Général Valery Kondratyuk, chef du département de contre-renseignements ukrainien, accompagna deux agents du MI-6 britannique, ainsi que d’autres personnes, sur la zone d’opérations du Donbass, le 22 juin 2014, trois semaines avant le drame, pour une visite d’une journée. A la fin de celle-ci, l’ensemble des représentants du SBU repartirent, à l’exception du lieutenant colonel Vasily Burba, restant en compagnie des «invités» britanniques de Kiev.
Il se trouve que Prozorov connaissait bien Burba, qui le remplaça au sein de la SBU et il affirme que ce dernier trempa dans la machination du MH17, tout comme les agents étrangers. Après l’attentat, les carrières respectives de Kondratyuk et de Burba connurent - sans doute par pure coïncidence - un succès fulgurant. Le premier prendra la tête de la Direction Générale des Renseignements, avant de s’y voir remplacer par le second et de devenir assistant du chef de cabinet du Président. Ce n'est pas la première zone de tension où la trace du MI 6 apparaît dans les nuisances causées aux pays n'acceptant pas la domination étasunienne (Liban, Biélorussie, etc...).
Deux autres preuves selon lui attiraient également l'attention vers les Britanniques. La première était Peter Kalver, agent des renseignements australien chargé de mener le groupe «d’experts» de son pays pour l’enquête au Donbass, faisant usage d’un numéro de téléphone britannique. Ce serait déjà là chose étrange en soi de la part d’un Australien travaillant en Ukraine, mais combiné aux révélations précédentes, cela suggère que l’implication des services secrets britanniques était certainement plus étendue que suspectée initialement. Combien d'agents des services de renseignements occidentaux avaient pris le faux-nez «d'enquêteurs» censés être objectifs dans leur recherche de la vérité ?
Il est vrai qu'avec l'assaut programmé de l'OTAN, abordé un peu avant, avoir des informations sur «l'ennemi», ses moyens militaires et sa détermination prenait toute son importance... Ça donnait également un autre éclairage sur les deux petits morceaux de missile Buk qu'ils découvrirent soi-disant, par le plus pur hasard, sur les 50 kilomètres carré de terrain où les débris de l'épave se répandirent. Pour mieux visualisée l'énormité de cette chance, 50 km2, c'est 10 000 terrains de football côte à côte...
Autre questionnement important sur le comportement du gouvernement de Kiev et de ses forces armées vis à vis de cette Commission d'enquête. Ses membres furent volontairement empêchés à de nombreuses reprises d'accéder au site du crash, par les bombardements de l'artillerie lourde des premiers cités. Pourquoi ? Selon les médias, dix jours après le crash du Boeing 777 de Malaysia Airlines, des fragments de corps et des débris étaient toujours éparpillés sur le site où les inspecteurs n’eurent qu’un accès limité.
Trente experts médicaux légaux néerlandais ainsi que des policiers (peut-être) non armés de ce pays et de l’Australie s’apprêtaient à se rendre sur le site, mais durent y renoncé pour des raisons de sécurité, face à ces tirs aveugles.
Le 08 août 2014 au Conseil de Sécurité de l'ONU, les États-Unis, par leur appui sans faille, encouragèrent le régime de Kiev à continuer ces frappes contre l'épave du Boeing de la Malaysia Airlines et ses alentours. Nous étions loin de la résolution 2166 adoptée le 21 juillet précédent par le même Conseil. Si le rôle de victime était l'expression de la vérité, pourquoi ces bombardements bouleversant la scène de crime et/ou ses abords et retardant l'activité des enquêteurs ?
Libération, propriété d'un Rothschild ou d'un Drahi, quelle «gauche» ? Le même Libération qui fit sa une avec l'entrée victorieuse des khmers rouges dans Phnom Penh ?
(https://www.latribune.fr/
Bien entendu, les médias occidentaux rapportèrent en boucle les exigences – selon eux inacceptables - des «rebelles» : "Nous garantirons la sécurité d'experts internationaux sur le site si Kiev conclut un accord de cessez-le-feu", déclara Andreï Pourguine, "Premier ministre adjoint" de la République séparatiste de Donetsk autoproclamée (DNR). "Nous invitons Kiev à conclure immédiatement un tel accord avec la DNR au moins pour la durée de l'enquête sur le site", a-t-il souligné. (https://www.nouvelobs.com/
Vice naturel du journaliste bien de chez nous, mettant entre guillemets premier ministre adjoint, histoire de rabaisser l'importance de ce qu'il représentait, aucune petitesse ne sera épargnée. Jamais pareil comportement d'un plumitif n'interviendrait si le sécessionniste œuvrait pour le maintien de l'emprise étasunienne. Quant à la République autoproclamée, simple «oubli» de sa part du vote de l'immense majorité de la population du Donbass pour vouloir vivre dignement et non pas avec un risque constant d'épuration ethnique.
Bien sur que la DNR, montrée du doigt sans la moindre preuve depuis le crash, devait présenter des exigences... qui n'étaient d'ailleurs que celles promises par Porochenko au 1er ministre malaisien le soir du crash. Il faudrait donc qu'ils supportent en plus, sans un mot, la présence d'experts dont ils connaissaient la totale partialité et pour certains le rattachement aux services de renseignements Atlantistes, sous les tirs possible d'artillerie, toute «bavure» leur étant immédiatement imputée ? Toutes les bassesses seront mises en avant par médias et gouvernements occidentaux pour faire réagir leurs population sous le régime de l'émotion et non de la réflexion. Reprocher aux milices séparatistes d'avoir déplacer les cadavres, y compris ceux qui avaient fracassé les toitures des habitations dans une région où l'été voit les températures caniculaires des climats continentaux (31° C à 15 heures locale le 17 juillet 2014).
Différence de traitement médiatique entre les médias français, pourtant réputé de «gauche» et la réalité du communiqué de l'agence Reuters : L’expert néerlandais dit que l’équipe de récupération des corps « a fait un sacré boulot.»
Hrabové/Grabové – Ukraine (Reuters) — Le chef d’une équipe des Pays-Bas envoyée pour identifier les corps des victimes du vol MH 17 de la Malaysia Airlines a félicité l’équipe ukrainienne de récupération qui a retrouvé des centaines de corps sur une immense superficie dans une zone de guerre : elle « a fait un sacré bon boulot ».
Peter van Vliet, chef d’une équipe néerlandaise composée de trois experts en identification des corps néerlandais, les premiers enquêteurs internationaux à se rendre sur la zone de l’accident, a déclaré que sa priorité était de déplacer les centaines de dépouilles actuellement stockées dans des wagons frigorifiques vers un endroit où ils pourront être identifiés et renvoyés à leur famille.
En dépit des rapports selon lesquels certains des corps auraient été dépouillés et qu’ils n’ont pas été mis à l’abri, mais laissés dans le soleil d’été pendant plusieurs jours, van Vliet a exprimé son admiration pour les équipes qui ont récupéré les dépouilles.
«Je suis très impressionné par le travail qui a été accompli ici», a-t-il déclaré après avoir inspecté le site principal de l’écrasement, où l’on retrouvait encore la veille des corps coincés sous des débris de l’épave.
Faisant allusion à la chaleur et aux dimensions du lieu, il a ajouté : «Je pense qu’ils ont fait un sacré boulot dans une zone infernale». […]
Van Vliet a déclaré qu’à son avis la récupération n’était pas terminée, mais il a reconnu qu’une coopération internationale de grandeur ampleur pourrait bien ne jamais être possible dans la zone de conflit. « Selon mon avis professionnel, ce n’est pas terminé », a-t-il dit.
Quant à savoir ce qu’il faudrait faire, il a répondu : « Un ratissage médico-légal de l’ensemble de la zone. Mais, je ne sais pas si c’est possible. » Plus tôt, Van Vliet a examiné les wagons frigorifiques où les corps ont été rassemblés et s’est dit satisfait de la façon dont ils ont été stockés. Les corps sont conservés dans un train de cinq wagons de marchandise gris réfrigérés au diesel, garés derrière une locomotive le long du quai principal d’une gare complètement délabrée à Torez, une petite ville située à environ 40 minutes en voiture du lieu principal de l’écrasement. À l’ouverture des portes pour permettre à l’équipe de Van Vliet d’y pénétrer, on pouvait voir des tas de sacs mortuaires noirs en plastique. La puanteur était insupportable. Van Vliet et ses deux collègues ont grimpé à l’intérieur avec des gants de plastique bleu et des masques chirurgicaux pour examiner les sacs.
Les responsables ukrainiens espèrent que les dépouilles parviendront en train à Kharkov, une ville de l’Est à l’extérieur de la zone de conflit, où des équipes internationales d’identification pourront les examiner. […]
Peut-être pas si Observateur que ça...
Si cette Commission, comme déjà abordé, ne s'inquiéta nullement des manquements et autres falsifications ukrainiennes comme étasuniennes, elle refusa, de tenir compte de l'ensemble des informations immédiatement transmises par les autorités russes, puis par le constructeur du missile incriminé. Rien de ce qui pouvait interférer avec l'historiette occidentale ne devait être retenu. Par contre, elle reproduisit passivement les élucubrations d'une «organisation» auparavant inconnue, Bellingcat, méritant, de ce fait une présentation complémentaire, tirée du travail de qualité réalisé par le blog les Crises sur le sujet (https://www.les-crises.fr/
Bellingcat .
Premier point attirant notre attention, Bellingcat fut réellement créé le 15 juillet 2014 (https://fr.wikipedia.org/
Bellingcat - structure réputée bénévole, au moins à cette époque - fut en fait très bien financée. Parmi les «généreux donateurs» on trouvait encore l’OSF (Open Society Foundation) du milliardaire étasunien George Soros. Ce dernier n'est plus à présenter, tant il œuvre pour le renversement de gouvernements ne lui convenant pas de par le monde, par l'entremise de ses pseudos ONG... dont l'OSF.
On y découvre aussi la NED, (National Endowment For Democracy) sur laquelle il semble utile d'enquêter plus complètement, surtout parce qu'elle se présente aussi comme ONG. Les mots n'ayant sans doute pas le même sens des deux côtés de l'Atlantique, voilà ce qu'en dit Wikipedia pourtant étasunien et très proche des pouvoirs, entre autres celui de la CIA : «Le financement de la NED est voté par le Congrès et figure dans le chapitre du budget du ministère des Affaires étrangères consacré à l'USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) (https://fr.wikipedia.org/
Étrange organisation non gouvernementale, ne vivant que des impôts gouvernementaux et dont les buts sont également clairement affichés. En 1991, un des fondateurs de la NED, Allen Weinstein, expliquait au Washington Post que «bien des choses qu'ils [à la NED] faisaient maintenant étaient faites clandestinement par la CIA 25 ans auparavant». En Ukraine, pour nous recentrer sur notre sujet, la NED aida de nombreuses structures liées à la Révolution orange telles que la branche ukrainienne de l'OSF et la Albert Einstein Institution. Le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), la International Renaissance Foundation (IRF) reconnurent publiquement être impliquées dans les troubles de l'Euromaïdan destinées au renversement du pouvoir en place. A part ça, il s'agissait d'une révolution uniquement populaire et spontanée...
Coïncidence également, l'ascension fulgurante que ce site connaîtra. Comment l'inconnu Eliot Higgins (https://en.wikipedia.org/
Dans sa présentation, il insistait sur sa proximité intellectuelle avec Noam Chomsky, célèbre philosophe étasunien, professeur émérite au MIT, qu'il n'avait certainement jamais lu ou pas compris. Sur le sujet de l'honnêteté de l'information, que prétendait en effet ce dernier ? «Un honnête homme luttant contre la propagande finira immanquablement par être discrédité et rejeté par le système et les médias quelle que soit la qualité de son travail». Notre «journaliste citoyen» auto-proclamé était la parfaite démonstration du contraire, de sa connivence avec le système Atlantiste. Comment Higgins, ne pouvant accéder qu'aux seules informations relayées par Internet, put-il être adoubé - seulement 6 mois après sa création - par le Commandant suprême des forces de l’OTAN, Philip Breedlove ? Un an plus tard, il l'était par les ambassadeurs de Grande-Bretagne en Ukraine puis par celui des États-Unis ex-Ukraine, maintenant en Grèce, tandis qu'il devenait membre de l'Atlantic Council (https://www.atlanticcouncil.
La simple définition que donne ce dernier organisme de sa fonction, vaut sa citation. «Une organisation non-partisane qui défend un leadership américain constructif et un engagement dans les affaires internationales basé sur le rôle central de la communauté Atlantique en relevant les grands défis de notre époque». En clair, non partisane mais totalement acquise au leadership mondial étasunien, mettant son nez dans les affaires des autres nations pour défendre les seuls intérêts du même, sous couvert de l'OTAN. Magie des mots !
Quant à sa composition, elle permettra de s'assurer qu'aucune parcelle de progressisme n'en a jamais franchi les portes et de mieux connaître une partie des caniches défendant la cause étasunienne en toutes circonstances : Carl Jose Maria Aznar, Former Prime Minister of Spain, Carl Bildt, Former Prime Minister and Minister for Foreign Affairs of Sweden, Dr. Zbigniew K. Brzezinski, Former National Security Advisor to US President Jimmy Carter, Claudio Descalzi, PDG Eni, Thomas Enders, PDG Airbus Group, Charles T. Hagel, Former US Secretary of Defense, Muhtar Kent, PDG The Coca-Cola Company, Rupert Murdoch, Executive Chairman, 21st Century Fox, Victor Pinchuk, milliardaire ukrainien, Founder, East One Ltd. Paul Polman, PDG Unilever, Lord Robertson of Port Ellen, Ancien Secrétaire General de l’OTAN, Kevin M. Rudd, Former Prime Minister of Australia, James C. Smith, PDG Reuters, Lawrence H. Summers, Former US Secretary of the Treasury, John S. Watson, PDG Chevron Corporation, Robert B. Zoellick, Chairman, International Advisors, Goldman Sachs“.
Par ailleurs, Eliot Higgins fut également l'invité de la prestigieuse université britannique King’s College London, où il devint chercheur associé (sic) au sein du CSSS (Centre for Science and Security Studies), au « Department of War Studies ». Dans le même temps, il travailla avec l’OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), organisation également financée par le Département d’État américain, par l'entremise de l'USAID déjà évoquée. Quelque soit l'avis qu'on puisse porter sur ces officines travaillant toutes dans l'unique intérêt des États-Unis, il faut reconnaître que leurs membres – la liste de l'Atlantic Council un peu plus haut le confirme – forment un monde connu pour son étanchéité et sa communauté de pensée. Que venait faire le chômeur Higgins dans ces aréopages, sinon servir de porteur de petits messages à destination des foules ?
Il faut sans doute expliquer cette renommée anormalement rapide par la particularité de ses enquêtes, uniquement réalisées sur des sujets participant à la russophobie occidentale, MH 17 dans notre cas, Skripal ou la Syrie par ailleurs.
Devenir, dès sa création la première source d’accusation contre Moscou, interroge sur son rôle dans la guerre de l’information menée par les services de renseignements, principalement occidentaux. Au delà des faits contés, Bellingcat comme les autres officines du même genre, sont la preuve irréfutable de la méfiance des Peuples vis à vis des mensonges officiels. Ces excroissances sont uniquement destinées à prendre le relais et diffuser un message semblant – mais uniquement semblant – plus équilibré, plus objectif, que les vindictes gouvernementales. Il était indispensable de continuer à mentir, mais avec une propagande plus soft, plus crédible, pour les sujets les plus critiques comme le démarrage de conflits, armés ou non. Ceux qui créèrent cette nouvelle arme – les psyops - savaient que les médias, qu'ils avaient sans doute un peu conseillé, se précipiteraient sans la moindre vérification sur ce nouveau type de tromperies pouvant paraître moins grossières, en première analyse au moins. Goebbels a vraiment fait bien des émules qu'il ne pourrait renier !
Eliot Higgins, «l'idiot utile» adorant jouer au redresseur de torts de la gente journalistique (qui, cela dit, le mérite amplement NdA), alors qu'il n'est qu'un propagandiste de plus, fut invité au début du mois de juin 2015, par Russia Today à discuter autour de son enquête sur le MH17. Il aurait pu saisir cette occasion pour présenter ses éléments et en débattre, il refusa l’invitation dans plusieurs tweets, sur un ton plus proche de la diffamation que de la politesse la plus élémentaire.
Déjà dans son dossier sur la Syrie, où les atrocités étaient - selon lui - bien entendu à la charge du gouvernement local, des enquêteurs internationaux, entrèrent en rapport avec lui. Il s'agissait de Theodore Postol, professeur émérite de science et technologie au MIT et de Dick Lloyd ancien inspecteur en désarmement des Nations Unies. S'appuyant sur l'enquête complémentaire concordante de l'ONU, ils souhaitaient confronter leurs propres observations et lui faire part des erreurs contenues dans l'étude de Bellingcat. Higgins refusa toute contradiction, inventant des faits, pour ne jamais publier d'information, prouvant le total alignement de ses thèses sur celles des États-Unis.
Sauf à vouloir se «suicider» médiatiquement, il serait étonnant qu'il se comporte de la même façon avec ses mentors Atlantistes, mais il est appelé à disparaître dès que sa soumission au narratif étasunien deviendra trop visible. «L'expert», comme les mouchoirs, devient jetable...
Au-delà de ces doutes concrets sur la netteté des intentions de Higgins et la qualité de sa production, nous sommes en présence, dans notre enquête d'une situation inquiétante. Le J.I.T. nous fut présenté comme la réunion des spécialistes de la question aérienne, dont acte. Comment comprendre que Higgins puisse transmettre à l’Openbaar Ministerie néerlandaise, (parquet hollandais NdA), aux alentours de Noël 2015, son travail «d’investigation» réalisé depuis son canapé britannique ? L'envoi interroge déjà, mais entendre le ministère public – hiérarchiquement au-dessus du J.I.T, chargé de l’enquête pénale sur la catastrophe du MH17 - déclarer qu’il «étudierait sérieusement les informations, y compris leur utilité pour l’enquête criminelle» pose question quand on sait celles du gouvernement russe rejetées.
Qu'on me comprenne bien, il n'est pas question pour moi de revenir sur ce que j'avais écris dans mon livre sur le Pentagone. Oui, 80% des informations nécessaires sont disponibles sur Internet et quelques titres grand public. L’Open Source INTelligence (OSINT), née dans le monde du Renseignement, recouvre des informations exploitables collectées à partir de sources ouvertes et librement disponibles, mais en les analysant par la suite. Technique du puzzle, travail quotidien de collecte tous azimuts pour ensuite croiser les résultats obtenus, mais dans notre cas au niveau du seul Internet dont l'entrée en matière de ce livre démontre la totale partialité sur pas mal de sujets.
Là où se pose le problème, c'est comprendre ce qu'on lit et son implication dans le raisonnement global. Qu'un parfait béotien tire de ses lectures une conclusion, est son droit le plus strict, mais qu'elle soit reprise, sans la moindre vérification ou recoupement avec leurs propres informations ou constatations par la «justice» hollandaise, le J.I.T - sans compter les médias internationaux - est fortement nuisible à l'expression de la vérité. Comment, sinon par la tromperie institutionnalisée depuis le début de cette affaire, comprendre la prise en charge des réflexions d'un citoyen lambda sans la moindre connaissance particulière et le rejet de toutes les informations fournies par la Russie et ceux du Donbass, placées sous le sceau du professionnalisme ?
Bellingcat a depuis des contacts réguliers avec les détectives du J.I.T, pourtant censés en savoir beaucoup plus que lui sur le sujet après leur séjour sur le terrain. Pour être plus clair, par l'entremise de Bellingcat, l'OTAN – et donc les États-Unis – continuent d'influencer le dossier de ce drame et pourquoi, sinon pour cause de coresponsabilité au minimum ?
A l’invitation de cette Commission, un de ses «enquêteur» échangea à plusieurs reprises des informations avec l’équipe du procureur général, on croit rêver. Eliot Higgins, y sera même entendu en tant que témoin (sic) à deux reprises, témoin de quoi en étant resté chez lui en Angleterre ? Savoir l'apport de Bellingcat dans les conclusions de cette enquête, lié aux informations précédentes, revient à comprendre le côté préfabriqué de l'ensemble du rapport et son absolu dédain de la vérité, tant pis, encore une fois, pour les familles des victimes.
Les États-Unis ont trouvé là une manière plus discrète que l'intervention directe pour orienter les pseudo commissions d'enquête dans un sens les avantageant toujours. Être contraint d'utiliser les services d'un personnage entièrement sous influence, prouve à quel point le J.I.T. devait vraiment avoir des soucis dans sa découverte des vraies «preuves» nécessaires pour faire reposer, ce crime de masse sur la Russie. Dans l'annexe 2 je joins un extrait du rapport accusateur, difficile d'y trouver les preuves fournies en face de si graves accusations. Le J.I.T. y confirme l'utilisation des documents et enregistrements qu'on sait trafiqués par le SUB et les délires de Bellingcat basés sur la lecture de Facebook et de sa version russe.
Plus fort qu'Hercule Poirot et ses petites cellules grises fonctionnant si bien du fond de son fauteuil ! Lui avait au moins besoin de contacts télégraphiques avec des enquêteurs internationaux pour affiner sa réflexion, Higgins a juste l'OTAN...
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